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Au Canada, le pape demande "pardon" et dénonce les "colonisations idéologiques"

Le Pape François, le 24 juillet 2022 au Canada

Le Pape François, le 24 juillet 2022 au Canada - Cole Burston / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Le pape a de nouveau présenté ses excuses pour l'enrôlement de 150.000 enfants, entre la fin du XIXe siècle et les années 1990, dans 130 pensionnats canadiens en majorité gérés par l'Église catholique.

Le pape François a fustigé les "colonisations idéologiques" ce mercredi à Québec, deuxième étape de sa visite au Canada, demandant de nouveau "pardon" devant les autorités qui l'ont invité à agir concrètement pour la réconciliation avec les autochtones.

"Aujourd'hui encore, des colonisations idéologiques qui s'opposent à la réalité de l'existence étouffent l'attachement naturel aux valeurs des peuples, en essayant d'en déraciner les traditions, l'histoire et les liens religieux", a déclaré le pape lors d'un discours devant les autorités civiles, les représentants autochtones et le corps diplomatique à la Citadelle de Québec.

Quelques minutes plus tôt, le jésuite argentin avait été accueilli avec les honneurs militaires dans la forteresse britannique, située sur les rives du fleuve Saint-Laurent.

Il s'est brièvement entretenu avec la gouverneure générale Mary Simon, qui représente la reine Elizabeth II dans le pays et qui est la première Inuit à occuper ce poste, puis avec le Premier ministre Justin Trudeau.

Première étape

Devant les autorités ce mercredi, le pape François a de nouveau dénoncé les "politiques d'assimilation et de déracinement" qui ont "détruit de nombreuses familles autochtones", renouvelant sa "demande de pardon" avec "honte et douleur" pour les agissements de "nombreux chrétiens". Sans toutefois remettre en cause l'institution en elle-même.

"C'est notre responsabilité de voir nos différences non pas comme un obstacle, mais comme une occasion d'apprendre, de mieux nous comprendre et de passer à l'action", a estimé de son côté le Premier ministre canadien.

Mary Simon a ensuite insisté sur la suite à donner aux excuses papales, affirmant avoir "hâte de connaître les actions qui seront prises par l'Église pour poursuivre ce travail essentiel". Le pape avait lui-même qualifié ces excuses de "première étape" d'un processus de "guérison".

Ce jeudi matin, le pape présidera une messe au sanctuaire national Sainte-Anne de Beaupré, le plus ancien lieu de pèlerinage d'Amérique du Nord qui accueille chaque année un million de visiteurs. Des milliers de fidèles y sont attendus, dans cette province francophone qui compte le plus grand nombre de catholiques au Canada, malgré une affluence inférieure à celle annoncée par les organisateurs depuis le début de la visite.

A.G avec AFP