Barack Obama attendu à Dallas pour une visite sous haute tension

Barack Obama, le 6 mai 2016. - Saul Loeb - AFP
Unité. C’est le mot d’ordre de la visite de Barack Obama, attendu ce mardi à Dallas. Le président américain a écourté son voyage en Europe pour se rendre dans la ville du Texas, où cinq policiers ont été tués jeudi 7 juillet. Abattus en marge d’une manifestation contre les violences policières, ils ont été pris pour cible par Micah Johnson, un vétéran noir de 25 ans qui avait déclaré vouloir tuer "des policiers blancs".
Une tuerie qui a fait suite à la mort de deux hommes noirs, tués à bout portant par des policiers en Louisiane et dans le Minnesota. Les images de leur mort, publiées sur les réseaux sociaux, avaient choqué la population, déjà atterrée par plusieurs cas de bavures policières à l’encontre de personnes noires ces derniers mois.
Rassembler et apaiser
Pour le président américain, l’enjeu est donc de rassembler et d’apaiser les tensions, très vives, entre forces de l’ordre et citoyens, sur fond de violences et de tensions raciales. Accompagné de son épouse, Michelle Obama, le président s’exprimera lors d’une cérémonie œcuménique durant laquelle George W. Bush, son prédécesseur, devrait aussi s’exprimer.
Cette visite, très attendue, sera scrutée par la presse. Pour le New York Times, Barack Obama devra "consoler et rassurer" les proches des policiers tués, mais aussi apaiser Dallas une "ville brisée", selon les mots de USA Today.
"Le président est conscient du fait qu'à travers tout le pays, les gens sont inquiets face aux violences de la semaine écoulée (...) mais aussi de ces dernières années", a expliqué lundi son porte-parole Josh Earnest.
"Baril de poudre"
L'ancien chef de la police de Philadelphie, Charles Ramsey, estime quant à lui que les Etats-Unis sont assis "sur un baril de poudre". A quelques mois de son départ de la Maison blanche, Barack Obama est critiqué pour son manque d’implication sur les questions raciales, alors que le mouvement Black Lives Matter, qui défend les droits des Noirs américains à ne pas être victimes de la violence policière, ponctue depuis plusieurs mois le débat public.
En déplacement en Pologne vendredi, où il participait à un sommet de l’Otan, le président a regretté que son pays ait connu "trop de fois des tragédies" comme celles-ci. Il a cependant exprimé un certain optimisme. "Je suis profondément convaincu que l'Amérique n'est pas aussi divisée que certains le suggèrent. Il y a du chagrin, de la colère, de l'incompréhension (...) mais il y a de l'unité", a-t-il déclaré au cours de ce week-end.
"Notre ville, notre pays, valent mieux que cela"
A Dallas, l’un des moments forts de la cérémonie qui s’annonce devrait être la rencontre de Barack Obama avec David Brown, le chef de la police de la ville, dont les mots ont eu un important écho dans les jours qui ont suivi la mort des cinq policiers.
"Nous n'allons pas laisser un lâche qui a pris par surprise des policiers changer notre démocratie. Notre ville, notre pays, valent mieux que cela", a-t-il déclaré.
A la tête d’une des forces de police les plus importantes des Etats-Unis, David Brown a perdu au cours des dernières années son ancien coéquipier, son frère et son fils, tous tués par balles.