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"Tueurs à gages", "racaille menteuse": le président argentin Javier Milei s'en prend à la presse

Le président argentin Javier Milei

Le président argentin Javier Milei - AFP

Après ses annonces critiquées sur le secteur agricole, le président de l'Argentine, Javier Milei, s'en est pris aux journalistes qui critiquent son gouvernement en les insultant sur le réseau social X.

Le président argentin Javier Milei s'en est pris aux journalistes qui critiquent son gouvernement, les qualifiant de "tueurs à gages" et de "racaille menteuse" sur le réseau social X.

"Je ne pense pas que les gens détestent suffisamment ces tueurs à gages qui se font passer pour des journalistes. S'ils les connaissaient mieux, ils les détesteraient encore plus", a avancé Javier Milei samedi soir.

"S'ils doivent exporter, ils doivent le faire maintenant"

Javier Milei réagit ainsi à la couverture par la presse de ses annonces sur le secteur agricole, auquel il a demandé de cesser de faire de la retention des exportations, le gouvernement ayant besoin d'étoffer les réserves de la Banque centrale pour contenir les pressions sur le taux de change.

"Ils se sont surpassés en disant que je menaçais les agriculteurs", a-t-il dit.

Le président, qui en janvier a réduit temporairement les taxes sur les exportations agricoles jusqu'au 30 juin, a averti la semaine dernière qu'il ne renouvellerait pas la mesure, ce qui a été interprété par la presse et les agriculteurs comme une pression pour augmenter les exportations de ce secteur pilier de l'économie, qui représentait en 2024 des revenus de 25 milliards de dollars.

Javier Milei a déclaré à la radio El Observador : "Que les agriculteurs sachent que s'ils doivent exporter, ils doivent le faire maintenant parce qu'en juillet, les taxes à l'exportation seront de retour".

Les journalistes conspués par le chef d'État

Le président argentin a vilipendé à de nombreuses reprises les journalistes qui critiquent son gouvernement, les accusant d'être des "corrompus". Le président n'a tenu aucune conférence de presse depuis son entrée en fonction le 10 décembre 2023 et n'a accordé des interviews qu'à une poignée de journalistes.

Mardi dernier, le gouvernement a reçu 12 milliards de dollars du Fonds monétaire international, dans le cadre d'un prêt de 20 milliards de dollars destiné à porter ses réserves à 38,6 milliards de dollars.

Dans le cadre de cet accord, Javier Milei a levé les restrictions sur l'achat de devises étrangères qui étaient en place depuis six ans et a mis en place un système de flottement de la monnaie entre 1.000 pesos et 1.400 pesos pour un dollar.

Le gouvernement a besoin d'amples réserves pour atteindre son objectif de maintenir la monnaie aussi près que possible du plancher de la fourchette de fluctuation afin de contenir l'inflation. C'est ainsi qu'il conserve encore un certain soutien populaire et cela reste son principal capital politique pour les élections législatives qui auront lieu le 26 octobre.

Jeanne Bulant avec AFP Journaliste BFMTV