Brésil: la Cour suprême inclut Bolsonaro dans l'enquête sur les saccages à Brasilia

Le président brésilien Jair Bolsonaro, le 25 mars 2022 à Brasilia - EVARISTO SA © 2019 AFP
L'ex-président brésilien Jair Bolsonaro, dont des proches ont déjà été mis en cause, est désormais lui-même directement visé par la justice pour son rôle dans le saccage d'institutions nationales à Brasilia.
Le juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes a annoncé vendredi qu'il incluait, comme le demandait le parquet général, l'ancien chef d'Etat d'extrême droite dans son enquête visant à découvrir les éventuels instigateurs des violences du 8 janvier dans la capitale brésilienne.
"Une incitation publique à l'exécution d'un crime"
Jair Bolsonaro, battu de justesse par le candidat de gauche Luiz Inacio Lula da Silva à la présidentielle d'octobre, "a effectué une incitation publique à l'exécution d'un crime" en diffusant sur les réseaux sociaux une vidéo "mettant en cause la régularité de l'élection présidentielle de 2022", avait expliqué le parquet dans un communiqué.
Cette vidéo a été publiée deux jours après l'invasion du siège de la présidence, du Congrès et de la Cour suprême par des milliers de bolsonaristes, puis effacée, a rappelé le parquet. Mais elle pourrait selon lui apporter "un lien de preuve" justifiant "une enquête globale sur les actes effectués avant et après le 8 janvier 2023" par Jair Bolsonaro.
L'ancien président "n'a jamais eu le moindre lien ou participation avec ces mouvements", ont affirmé ses avocats dans un communiqué, en attribuant les violences de Brasilia à des éléments "infiltrés".
10.000 euros dépensés dans une boulangerie
Jair Bolsonaro, qui se trouve aux Etats-Unis depuis fin décembre, avait déjà été épinglé vendredi pour des dépenses somptuaires durant son mandat, comme les 20.000 euros déboursés en une fois dans un modeste restaurant du nord du Brésil ou les 10.000 euros dans une boulangerie le lendemain du mariage de son fils.
Les relevés de compte de la carte de crédit présidentielle sur ses quatre années de mandat (2019-2022) ont été publiés sur un site officiel du gouvernement Lula, qui a commencé à lever un secret imposé pour 100 ans par son prédécesseur sur des milliers de documents officiels.