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Brésil: appel à paralyser le pays le 1er juillet

Des membres de l'ONG "Rio da Paz" ont déployé dimanche une banderole réclamant plus de moyens pour les services publics

Des membres de l'ONG "Rio da Paz" ont déployé dimanche une banderole réclamant plus de moyens pour les services publics - -

Le mouvement de protestation brésilien pour des meilleurs services publics et contre la corruption a perdu en intensité dimanche mais promet de revenir en force.

Au terme d'une semaine historique de manifestations massives qui ont souvent dégénéré en violences, le Brésil reprend son souffle. Si le mouvement de protestation pour des meilleurs services publics et contre la corruption a perdu en intensité dimanche, celui-ci promet de revenir en force. Des appels à paralyser le pays le 1er juillet circulent déjà sur les réseaux sociaux.

Marches pacifiques

La journée de dimanche a été marquée par des marches pacifiques aux allures de promenade dominicale en famille. A Rio de Janeiro, 4.000 personnes, selon la police, ont manifesté sur la célèbre plage de Copacabana pour dénoncer un projet de réforme constitutionnelle prévoyant de retirer le pouvoir d'enquêter aux parquets, qui contribuerait selon eux à favoriser l'impunité des corrompus.

A Fortaleza, 500 personnes ont protesté en marge du match Espagne-Nigeria comptant pour la Coupe des Confédérations, répétition miniature du Mondial-2014 de football au Brésil.

Les protestataires brésiliens expriment souvent leur indignation face aux sommes colossales - 11 milliards d'euros- dépensées pour l'organisation du Mondial, alors que les services publics des transports, de la santé ou de l'éducation laissent tant à désirer.

"Le 01/07/2013 le Brésil va s'arrêter"

Après cette pause dominicale, les protestataires promettent de revenir en force cette semaine.

Le mouvement "passe livre" (ticket gratuit, ndlr), à l'origine de la fronde qui secoue le géant émergent d'Amérique latine, annonce sur son site de "grandes actions" ces prochains jours dans la périphérie de Sao Paulo, la capitale économique du pays.

"Le 01/07/2013 le Brésil va s'arrêter", déclarent des messages diffusés sur Facebook et Twitter, appelant à une grève générale au lendemain de la finale de la Coupe de Confédérations à Rio.

Celle-ci opposera les vainqueurs de demi-finales Espagne-Italie et Brésil-Uruguay qui se disputeront mercredi et jeudi à Belo Horizonte et Fortaleza.

DIA 01/07/2013 O BRASIL VAI PARAR!!!!!!!! THE BRAZIL WILL STOP IN DAY 2013/07/01
— ♫♫Silvia Regina♫♫ (@SilReOliSantos) June 18, 2013

Promesses d'un pacte national

Les analystes politiques brésiliens sont partagés l'avenir du mouvement de protestation animé sur les réseaux sociaux par des jeunes de la classe moyenne qui se défient des partis politiques, des syndicats et des médias traditionnels.

"Cette opposition apolitique va finir par se canaliser dans un parti" pour la présidentielle de 2014, a estimé l'analyste Murilo Aragao lors d'un débat sur la chaîne Globo news.

"Le mouvement va se poursuivre et sa durée va dépendre de comment va répondre la classe politique", a déclaré le professeur de philosophie de l'université de Rio, Luis Felipe Pondé.

La présidente Dilma Rousseff a tendu la main aux manifestants samedi soir lors d'un discours radio-télévisé conciliant.

Mais ses promesses de forger un pacte national pour améliorer les services publics et lutter contre la corruption ont été accueillies avec scepticisme par les protestataires.


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