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Allemagne: Procès d'un migrant syrien accusé d'appartenir à Daesh

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- - Un policier allemand - Illustration

Un Syrien de 19 ans comparaît depuis mercredi à Berlin, pour le premier procès d'un demandeur d'asile soupçonné d'avoir été infiltré par Daesh parmi les migrants venus en 2015 en Allemagne.

Shaas Al Mohammad, l'accusé, est arrivé dans la salle d'audience vêtu d'un pull bleu, dissimulant son visage avec un carton, a constaté l'AFP. Pour ce procès placé sous haute sécurité, deux camions de police étaient garés devant le tribunal et quelques policiers armés de mitraillettes étaient également visibles.

"La sécurité est comparable à celle de tous les gros procès", a souligné la porte-parole du tribunal, Lisa Jani, selon laquelle la question du huis clos pourrait se poser, l'accusé étant mineur pour une partie des faits qui lui sont reprochés.

Arrêté le 22 mars 2016, Shaas Al Mohammad sera jugé au moins jusqu'en avril pour "appartenance à une organisation terroriste à l'étranger" et "infraction à la loi sur les armes de guerre". Il encourt jusqu'à 10 ans de prison.

Repérage près du Reichstag et de la porte de Brandebourg

Le parquet l'accuse aussi d'avoir servi "de contact pour des auteurs potentiels d'attentats" et d'avoir "signalé sa disposition de principe à commettre une attaque en Allemagne". Recruté mi-2013 par Daesh en Syrie, il aurait participé à la prise de contrôle de Deir Ezzor (est de la Syrie) par les jihadistes et aurait ravitaillé "par de nombreux trajets" des combattants. Shaas Al Mohammad "a poursuivi son travail" pour Daesh après son arrivée en Allemagne à l'été 2015, affirme le parquet fédéral dans son acte d'accusation. "Il a repéré de potentielles cibles d'attaque" à Berlin, notamment l'Alexanderplatz, la porte de Brandebourg et le Reichstag où siègent les députés, selon la même source.

Selon la Cour fédérale, il a aussi indiqué par téléphone à un correspondant en Syrie le nombre de personnes et de cars qui s'y trouvaient à des heures précises.

Son cas illustre une crainte très débattue dans le pays, notamment après l'attentat du 19 décembre à Berlin, celle de voir Daesh glisser des combattants parmi les centaines de milliers de demandeurs d'asile arrivés par la route des Balkans. Le risque que des réfugiés commettent des attentats est l'un des reproches adressés par la droite populiste à la chancelière Angela Merkel et à sa politique d'ouverture aux demandeurs d'asile de 2015.

G.D. avec AFP