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Algérie: le pouvoir tente d'affaiblir la contestation en avançant les vacances universitaires

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Enseignants et étudiants de plusieurs universités du pays sont en grève depuis plusieurs jours. Le gouvernement a décidé samedi d'avancer les vacances et de les allonger, forçant ainsi de nombreux étudiants à quitter les campus, les écartant ainsi de la mobilisation.

Après trois semaines de contestation historique contre un cinquième mandat de Bouteflika, la mobilisation ne faiblit pas. Le pouvoir entend contrer la défiance qui lui est opposée en écartant les jeunes de la contestation. Le ministère de l'Enseignement supérieur a décidé, dans un arrêté, que les vacances de printemps commenceront ce dimanche au lieu du 21 mars comme prévu initialement. Elles seront également allongées de 10 jours pour courir jusqu'au 4 avril.

1,7 million d'étudiants en Algérie

Cette mesure, prise après des manifestations massives vendredi dans les grandes villes d'Algérie risque de forcer les étudiants à quitter les campus. En effet, beaucoup de ceux qui poursuivent leur cursus loin de chez eux résident dans des cités universitaires qui seront fermées durant toute la durée des vacances. Selon des chiffres officiels, l'Algérie compte plus de 1,7 million d'étudiants dont près de 630.000 sont hébergés dans des cités universitaires.

Outre les nouvelles grèves devant débuter ce dimanche, les étudiants devaient encore manifester mardi. Mardi dernier, ils avaient été plusieurs milliers à protester dans certaines universités et dans la rue contre la nouvelle candidature d'Abdelaziz Bouteflika à la présidentielle du 18 avril.

"Examens périodiques"

A Genève depuis le 24 février pour "des examens périodiques", le président Bouteflika, 82 ans et affaibli depuis 2013 par les séquelles d'un AVC, est la cible d'une contestation inédite depuis son élection à la tête de l'Etat il y a 20 ans.

Ambre Lepoivre avec AFP