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L'ex-Premier ministre algérien appelle Bouteflika à renoncer

Ali Benflis

Ali Benflis - RYAD KRAMDI / AFP

Ce mardi, sur les ondes de France Info, Ali Benflis, ex-Premier ministre et désormais ex-candidat à la présidentielle algérienne, a demandé à Abdelaziz Bouteflika de renoncer à sa candidature pour apaiser le mouvement populaire qui s'est levé dans son pays.

Ce week-end, il renonçait à sa candidature, qui représentait pourtant l'obstacle le plus sérieux sur la route d'une nouvelle réélection d'Abdelaziz Bouteflika, considérant que le scrutin n'avait plus de sens dans une Algérie engagée dans un vaste mouvement populaire. Il n'a pas renoncé à s'exprimer. Ce mardi matin, Ali Benflis a ainsi réclamé sur France Info du camp Bouteflika que son candidat se retire.

"S'il n'y a pas un renoncement à la candidature à un cinquième mandat, qui est une candidature à la fois imaginaire et surréaliste, je ne pense pas que la rue se taira", a-t-il lancé. 

Une "humiliation pour le peuple algérien"

Ali Benflis a été Premier ministre de l'Algérie, et donc d'Abdelaziz Bouteflika, entre 2000 et 2003. Mais les deux hommes sont à couteaux tirés depuis 15 ans. A l'époque, Ali Benflis ne voulait pas cautionner un deuxième mandat de son supérieur. Ce dernier vient d'en achever quatre et prétend en décrocher un cinquième... tout en promettant une présidentielle anticipée, à laquelle il ne participerait pas, en cas de victoire le 18 avril. L'ex-chef du gouvernement algérien voit une "provocation" dans le maintien de cette campagne, et même une "humiliation pour le peuple algérien".

"C'est fini ces régimes de 10 ans et de 20 ans, c'est terminé. Ce pouvoir politique absolutiste veut gouverner l'Algérie avec les méthodes du XVIIIe, du XIXe, peut-être celles du XXe siècle : nous, nous sommes au XXIe !" a déclaré Ali Benflis. 

Les propositions d'Ali Benflis 

En-dehors du seul Abdelaziz Bouteflika, homme de 82 ans à la santé plus que précaire et dont l'aptitude à exercer la réalité du pouvoir interroge largement, l'amélioration du sort politique des Algériens passe selon Ali Benflis par un renouvellement des institutions: avec un nouveau gouvernement, un nouveau Conseil constitutionnel et une nouvelle Commission électorale. 

"Les Algériens ont combattu pour leur indépendance, et ont donné pour ça 1,5 million de martyrs pendant sept années et demi de révolution et de guerre armée contre la colonisation. Ils ne peuvent pas accepter maintenant qu'ils ne puissent pas décider de leur destin", a-t-il encore soufflé au micro de la radio. 

Robin Verner