La Tunisie fête les trois ans de sa révolution sans nouvelle Constitution

Le pays, plongé dans une crise politique, a fêté ce mardi les trois ans de la première révolution du Printemps arabe. Mais sans la nouvelle Constitution promise par ses dirigeants pour ce jour symbolique.

La Tunisie ne se verra pas offrir de nouvelle Constitution pour les trois ans de sa révolution. Le "cadeau", promis par les dirigeants tunisiens à cette date symbolique, n'était pas prêt ce mardi - et même bien mal engagé en raison de disputes politiques.

Après 12 jours de débats, un tiers des 150 articles devaient en effet encore être examinés, et des articles clés ont été rejetés ces derniers jours dans un climat houleux: certains définissant les conditions d'éligibilité du chef de l'Etat et le rôle du chef du gouvernement, et une disposition cruciale traitant du rôle de l'exécutif dans la nomination des juges.

Nouveau gouvernement la semaine prochaine

La Tunisie attend en outre la formation, d'ici la fin de la semaine prochaine, d'un nouveau gouvernement d'indépendant sous la direction de Mehdi Jomaâ. L'homme est appelé à conduire le pays jusqu'aux élections de 2014.

Sa nomination, décidée vendredi à l'issue de longues tractations, concrétise le départ volontaire du pouvoir d'Ennahda. Les islamistes avaient remporté les élections de la Constituante en octobre 2011, mais leurs deux années au gouvernement ont été marquées par une succession de crises politiques et par l'essor de groupes jihadistes armés.

Les dirigeants côte à côte

Pour l'anniversaire du jour qui a vu le peuple chasser du pouvoir Zine El Abidine Ben Ali, les dirigeants se sont néanmoins rassemblés place de la Kasbah, devant le siège du gouvernement. Le président Moncef Marzouki, le Premier ministre islamiste démissionnaire Ali Larayedh et son successeur désigné Mehdi Jomââ se tenaient côte à côte pour une brève cérémonie de lever de drapeau.

Peu avant 10 heures françaises, des centaines de personnes s'étaient en outre rassemblées sur l'avenue Bourguiba, haut lieu de la révolution qui a lancé le Printemps arabe, où des manifestations sont prévues toute la journée.

M. T. avec AFP