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Morts d'Abou Zeid et Belmokhtar: une photo épaissit le trouble

La confusion règne autour de la mort de Mokhtar Belmokhtar, le chef islamiste qui a mené la prise d'otages sur le site gazier d'In Amenas, en Algérie, en janvier.

La confusion règne autour de la mort de Mokhtar Belmokhtar, le chef islamiste qui a mené la prise d'otages sur le site gazier d'In Amenas, en Algérie, en janvier. - -

RFI a publié, lundi soir, sur son site Internet, une photo présentée comme celle du cadavre de Mokhtar Belmokhtar, alors que les autorités françaises et tchadiennes livrent toujours une version différente des faits.

La confusion règne toujours. Alors que le président tchadien, Idriss Deby, continue d'affirmer que les deux chefs islamistes Abou Zeïd et Mokhtar Belmokhtar ont été tués - alors que ni Paris, Bamako et Alger ne confirment - Radio France Internationale (RFI) a publié, lundi soir, sur son site Internet, une photo présentée comme étant celle du cadavre de Belmokhtar.

Photo d'un téléphone portable

Le cliché reprend celui montré sur un téléphone portable par des militaires tchadiens revenant du front, à l'envoyé spécial de RFI à Tessalit dans l'extrême nord-est du Mali, Madjiasra Nako.

Les soldats tchadiens lui ont affirmé que le corps avait été photographié par leurs soins et qu'il est bien celui de Belmokhtar, dit "Le Borgne", qui aurait été tué samedi dans la vallée d'Ametetai.

Selon RFI, c'est cette photo qui a déterminé les autorités tchadiennes à annoncer la mort au combat du chef islamiste, meneur de la prise d'otages massive et sanguinaire en janvier sur un site gazier du sud de l'Algérie, à In Amenas.

Sur le cliché, l'homme présenté comme celui qui était surnommé "le borgne", est en treillis. Son visage est maculé de sang.

La mort d'Abou Zeïd confirmée par un membre d'Aqmi

Ce lundi, le président tchadien Idriss Déby a une nouvelle fois affirmé que ses troupes avaient abattu Mokhtar Belmokhtar et que sa dépouille, ainsi que celle d'Abou Zeid, n'avaient pas été exposées par respect des principes de l'Islam.

Le décès d'Abou Zeid, un des chefs au Mali d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), semblait se confirmer lundi tandis que celui de Belmokhtar restait incertain. Sous couvert d'anonymat, un jihadiste d'Aqmi a en effet déclaré qu'Abou Zeïd était mort, mais a démenti le décès de Mokhtar Belmokhtar, selon l'agence mauritanienne d'informations en ligne Sahara Médias (privée).

Abou Zeid a été tué "par un bombardement aérien français dans les montagnes" des Ifoghas (nord-est du Mali) "et non par les Tchadiens" qui étaient "à plus de 80 kilomètres" lors du bombardement, a affirmé ce jihadiste qui a l'habitude d'écrire pour des sites jihadistes, selon Sahara Médias.

Belmokhtar "bien vivant" ?

Il a en revanche assuré que Mokhtar Belmokhtar "était bien vivant", "pour la simple raison qu'il se trouve dans la région de Gao (dans le nord du Mali, mais plus au sud du massif des Ifoghas) où il mène les combats contre l'ennemi".

Selon lui, Belmokhtar va publier "une déclaration dans un proche avenir pour démentir les allégations mensongères du président tchadien renégat".

La France n'a pas "de preuve de mort"

Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a affirmé lundi, sur France 2, ne pas avoir "de preuve de mort" des deux chefs islamistes.

"Je n'ai pas de preuve de la mort" d'Abou Zeid ni de Mokhtar Belmokhtar. "Je ne vous dirai pas que l'un et l'autre sont morts car je ne le sais", "tant que le ministre de la Défense n'a pas de preuve tangible, je ne peux pas le dire" qu'ils sont morts, a déclaré le ministre, lors de l'émission Mots croisés.


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A.S. avec AFP