Vol Paris-Le Caire: trois alertes d'incidents émises le jour du crash

Le vol MS804, un airbus A320 immatriculé SU-GCC, a disparu dans la nuit du 18 au 19 mai, alors qu'il effactuait un vol Paris-Le Caire. - Andras Soos - AFP
Voilà une information qui pourrait être capitale, si elle venait à être confirmée, dans l'enquête sur le crash du Paris-Le Caire dans la nuit du 18 au 19 mai. D'après Le Parisien et France 3, l'Airbus A320 qui assurait le vol MS804 a émis au moins trois messages d'alerte rapportant des incidents dans les 24 heures précédant le crash.
Entre le 18 et le 19 mai, l'avion a effectué six rotations entre Asmara (Erythrée), Le Caire (Egypte), Tunis (Tunisie) et Paris. Or d'après les deux médias, des incidents ont été enregistrés à trois reprises par le système Acars, qui suit en temps réel de l’état de maintenance de l’appareil.
Selon France 3, l'appareil a été contraint de faire demi-tour et de se poser en urgence. "Ces procédures d'alerte ont occasionné à chaque fois une vérification technique au sol qui s'est révélée négative puisque l'appareil a pu redécoller et poursuivre sa route au-dessus de la Méditerranée", ajoute la chaîne.
Selon Le Parisien, les incidents ont été relevés à chaque fois au moment du décollage de l’appareil d’Egyptair à Asmara (Erythrée), Tunis (Tunisie), et au Caire (Egypte), et correspondent à des dégagements de fumée.
Un transfert d'informations systématique
Deux jours après la disparition de l’appareil en Méditerranée, avec 66 personnes à bord, le Bureau d’enquêtes et d’analyses avait confirmé l'émission de sept messages Acars indiquant qu'il y eu de la fumée en cabine peu avant la rupture des transmissions de données.
S'il est confirmé que certains de ces messages d'alerte, et que des précédents, ont été émis avant le décollage de l'avion de Paris, les responsabilités de la compagnie aérienne et de l'Etat égyptien seraient mises en question, comme l'a expliqué Jean Serrat, consultant aéronautique de BFMTV:
"C'est plus que surprenant. Cela voudrait dire que la compagnie aérienne et l'Etat égyptien n'ont pas été transparents sur les informations, parce que faire ne serait-ce qu'un seul décollage suivi d'une alerte quelle qu'elle soit et revenir se poser, cela fait l'objet systématiquement pour le pilote d'un transfert d'informations qui va directement à la direction générale de l'avion civile et qui alerte tout le monde."
Une possible rétention d'information d'autant plus surprenante que c'est le gouvernement égyptien qui a le plus insisté sur l'hypothèse d'un acte terroriste. "Il peut s'agir... il pourrait s'agir d'un acte terroriste, mais ce n'est pas une certitude", avait déclaré le ministre égyptien de l'Aviation civile, Cherif Fathy, le jeudi 19 mai.