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Centrafrique: le nouvel homme fort du pays suspend les institutions

Le chef des rebelles centrafricains Michel Djotodia, le 17 janvier dernier lors d'une cérémonie officielle à Bangui.

Le chef des rebelles centrafricains Michel Djotodia, le 17 janvier dernier lors d'une cérémonie officielle à Bangui. - -

Michel Djotodia, le chef de la rébellion centrafricaine qui a pris le pouvoir dimanche, a décidé de légiférer par ordonnances pour trois ans.

Gouvernement dissous, Constitution suspendue: le nouvel homme fort de Centrafrique n'a pas traîné. Au lendemain de son coup de force condamné par la communauté internationale, le chef de la rébellion Séléka Michel Djotodia a annoncé lundi qu'il allait suspendre les institutions du pays et légiférer par ordonnances pendant trois ans.

"J'estime nécessaire de suspendre la Constitution du 27 novembre 2004, de dissoudre l'Assemblée nationale ainsi que le gouvernement. Pendant cette période de transition qui nous conduira à des élections libres, crédibles et transparentes, je vais légiférer par ordonnances", a-t-il déclaré.

Si cet ancien fonctionnaire et diplomate ne s'est toujours pas explicitement autoproclamé président de la République, il se pose clairement en nouveau maître du pays. "En respectant l'esprit des accords de Libreville, je vais reconduire le Premier ministre (Nicolas Tiangaye), chef du gouvernement d'union nationale dans ses fonctions", a-t-il également fait savoir.

Condamnation de la communauté internationale

Dans une déclaration adoptée lundi soir, le Conseil de sécurité de l'ONU a "fermement condamné la prise de contrôle par la force" en République centrafricaine, et a "demandé la restauration de l'ordre constitutionnel" et l'application des accords de Libreville.

Le même jour, l'Union africaine a suspendu la participation de la Centrafrique à l'organisation. Elle a également imposé des sanctions contre sept responsables de la coalition rebelle Séléka, dont Michel Djotodia.

Quant aux Etats-Unis, ils ont condamné "la prise du pouvoir par la force de la coalition rebelle de la Séléka et la nomination d'un président par la Séléka hors d'un cadre constitutionnel", sans toutefois appeler au retour au pouvoir du président François Bozizé réfugié au Cameroun.


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