"Rien n'avance": dans le Finistère, des parents d'élèves dénoncent la présence de radon en classe

Le fonctionnement de l'école Anne-de-Bretagne de Locronan est perturbé par la présence de forts taux de radon dans les classes. (Illustration) - Jeff PACHOUD © 2019 AFP
Un retrait pour dénoncer un enjeu de santé. Les bancs de l'école Anne-de-Bretagne de Locronan (Finistère) étaient un peu moins occupés ce lundi 15 septembre. Et pour cause, des parents d'élèves ont refusé que leurs enfants se rendent en classe, tandis que certains élèves ont eu cours depuis l'extérieur dans la matinée.
Cette drôle de journée est le fruit d'une mobilisation des parents d'élèves pour dénoncer les forts taux de radon dans les murs de classe de l'école. Ce gaz radioactif, incolore et inodore n'est pas source de danger à l'air libre, mais peut le devenir dans des espaces confinés. Depuis 1987, il est même reconnu cancérogène. Il est donc nécessaire d'avoir une bonne gestion de l'air dans les espaces où il se concentre.
Dans l'école Anne-de-Bretagne, dès que la VMC tombe en panne, les taux explosent. Et ce phénomène arrive souvent à en croire les parents. Ces derniers ont raconté à nos confrères de Côté Quimper avoir prévenu la municipalité depuis plusieurs mois. En vain.
"À chaque conseil d’école, depuis mars dernier, le sujet est remis à l’ordre du jour. À chaque fois, la mairie dit qu’elle va trouver des solutions mais rien n’avance", lâche Gwénaëlle Cadiou, mère d'un des élèves de cet établissement auprès de nos confrères.
Annonce d'une expertise
De son côté, la mairie assure que plusieurs réparations ont été menées, mais la VMC semble tomber régulièrement en panne, jusqu'à celle quelques jours après la rentrée scolaire de septembre. Celle de trop pour les parents d'élèves.
Parmi eux, on évoque l'installation d'un détecteur de forts taux de radon dans les classes, toujours pas installé à ce jour, forçant les institutrices à les acheter sur leurs propres fonds.
La crise a pris un tournant politique, puisque Sylvain Pré, conseiller d’opposition, délégué pour le conseil d’école, dénonce d'autres problèmes dans l'établissement ("fuite d’eau dans le hall, problèmes avec la pompe à chaleur, mise aux normes des bâtiments") et surtout l'inaction de la mairie.
Questionné par le média local, le maire Antoine Gabriele assure comprendre " la gêne occasionnée par les problèmes techniques et prendre "au sérieux" chaque incident. Il annonce le lancement d’une expertise et déplore ce qu'il estime être une "instrumentalisation de cette situation à des fins politiques".