"Une faute": la présidente de l'Office de la biodiversité répond à François Bayrou après ses critiques

Un agent de l'Office français de la biodiversité - GUILLAUME SOUVANT / AFP
Sylvie Gustave-dit-Duflo, présidente du conseil d'administration de l'Office français de la biodiversité (OFB), répond à François Bayrou ce vendredi 17 janvier, après que le Premier ministre a particulièrement ciblé l'établissement public lors de sa déclaration de politique générale mardi.
Plus précisément, le chef du gouvernement a qualifié d'"humiliation" et de "faute" certaines inspections d'agents auprès des agriculteurs, "une arme à la ceinture dans une ferme déjà mise à cran par la crise".
Une "faute", selon Sylvie Gustave-dit-Duflo qui juge que François Bayrou "prend directement à partie l'OFB sans avoir pris la peine de s'intéresser à (ses) missions". "Aujourd'hui je demande à ce gouvernement de nous soutenir, de nous appuyer et de reconnaître les missions que nous exerçons", déclare celle qui est également vice-présidente de la Région Guadeloupe.
Tout en rappelant au passage que "7,5% des contrôles annuels exercés par l'OFB ont un rapport avec le monde agricole." Autrement dit, 'la probabilité pour qu'une exploitation agricole soit contrôlée par les 1.700 inspecteurs de l'environnement, c'est (une fois tous les) 120 ans."
"Très en colère"
Les agents de l'OFB sont chargés de faire respecter les règles en matière d'usage des pesticides, d'arrachage de haies ou de respect des arrêtés sécheresse, mais aussi, au-delà des agriculteurs, de contrôler les chasseurs, de lutter contre le braconnage ou le trafic d'espèces protégées.
Comme d'autres établissements publics chargés de l'environnement, l'OFB se retrouve critiqué pour des contrôles jugés trop intimidants. Laurent Wauquiez, chef des députés de la Droite républicaine, souhaite sa suppression. De même que la Coordination rurale. Récemment des membres du deuxième syndicat agricole ont saccagé des locaux de l'instance.
Sylvie Gustave-dit-Duflo se dit "très en colère" face aux attaques. "En 2023 nos agents ont subi l'incendie du siège de Brest; depuis 2024 et la crise agricole c'est plus de 55 agressions vis-à-vis de l'établissement et des agents; on a même eu un agent qui voit sa vie mise en danger parce qu'on lui a déboulonné les pneus de sa voiture", explique celle qui était présente sur la liste Renaissance aux dernières élections européennes.
L'intersyndicale appelle les agents "à rester au bureau"
Sylvie Gustave-dit-Duflo déplore "des réactions timides" des "ministères" de tutelle de l'OFB, ceux de l'Agriculture et de l'Environnement. "Où est-ce qu'on a déjà vu une police attaquée de la sorte sans que les autorités compétentes ne prennent sa défense", questionne-t-elle.
Dans un communiqué, l'intersyndicale de l'OFB appelle ce vendredi les agents "à rester au bureau" et ne plus mener de missions de police de l'environnement ou de contrôle des agriculteurs.
Les syndicats demandent aux agents de "ne plus réaliser aucune mission de police, que ce soit en police administrative ou en police judiciaire" et "ne plus effectuer aucune mission, quelle qu'elle soit, vers le monde agricole (formation, contrôles, constats prédateurs, arrêt du versement des subventions)".
Un "mot d'ordre" "applicable jusqu'à ce que le Premier ministre fasse des excuses publiques, reconnaisse la nécessité des missions de l'OFB et soutienne les actions de la police de l'environnement".