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Incendies: ces chiens au flair hors pair mis au service des enquêteurs

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Pour déterminer si un produit accélérateur d’incendie a été utilisé pour déclencher un feu, les enquêteurs s'aident de chiens pisteurs, qui sont déployés lorsque la scène est froide. Par son simple flair, ces canidés permettent parfois de résoudre des enquêtes.

Alors que les pompiers luttent massivement pour éteindre l'incendie dans l'Aude, l'origine du feu est quant à elle encore inconnue. Dans un communiqué, le procureur de la République de Carcassonne a expliqué que "les investigations judiciaires se poursuivent", menées par la brigade de recherches de Carcassonne et la brigade de recherches de Narbonne, avec le soutien de la section de recherches de Montpellier.

"A ce stade, aucune constatation technique ne permet d'orienter l'enquête vers la thèse de l'incendie volontaire", a fait savoir le procureur.

Pour déterminer l'origine des flammes, les enquêteurs possèdent plusieurs moyens pour remonter à l'origine du feu, notamment avec des chiens pisteurs. C'est le cas de Tirock, un malinois de la brigade spécialisée en Recherche de produits accélérateurs d'incendies (RPAI).

Le produit détecté même à très petite dose

Habitué des scènes post-incendie, le canidé est mobilisé sur les sinistres lorsque la scène est "froide" pour tenter de révéler des indices. "Le chien va nous déterminer s'il y a de la matière inflammable qui a été mise ou pas", explique sur le plateau de BFMTV le Major Yves, maître-chien de gendarmerie spécialisé en RPAI.

Cela comprend "tout ce qui est carburant, alcool à brûler, essence, gasoil, white spirit", et ce même à très petite dose.

"Et les délinquants, quand ils en utilisent, travaillent assez rarement avec une seule goutte mais plutôt avec un volume assez important ce qui est un avantage pour nous."

Lorsque le chien détecte un produit dans la nature, il se couche de manière à placer l'élément entre ses pattes, en attendant les équipes spécialisées. "Nos techniciens en investigation criminelle prélèvent entre les pattes de mon chien, et ils trouveront de la matière incendiaire", montre le major.

Tirock est ensuite récompensé pour son travail avec un jouet. Depuis cinq ans de sa collaboration avec le Major Yves, il a déjà participé à la résolution de plusieurs enquêtes, notamment sur des incendies à l'origine malveillante.

L'enquête à ses débuts dans l'Aude

Sur le feu de l'Aude, des chiens comme Tirock vont vraisemblablement être déployés pour déterminer la présence ou non de produits accélérateurs d'incendies. Mais l'ampleur du sinistre, qui a parcouru au moins 16.000 hectares, peut compliquer le travail des équipes cynotechniques.

"La plus grosse complication c'est de déterminer une zone de départ", assure le maître-chien. Lorsque la brigade spécialisée en RPAI arrive, les techniciens en investigation criminelle et les enquêteurs sont déjà sur place, mais c'est aux équipes cynotechniques de restreindre une zone de départ de recherche.

Le parquet de Carcassonne, qui a ouvert l'enquête à la suite de la déclaration de l'incendie, a assuré qu'à ce stade des investigations "aucune constatation technique permettant d'orienter la thèse vers l'incendie volontaire". Le jour du signalement du feu dans le massif des Corbières, le département de l'Aude était en alerte rouge au risque d'incendie.

Juliette Moreau Alvarez