Feux-tactiques, pare-feu, retardants... Comment les pompiers luttent contre les incendies en France

Lutter contre les flammes depuis le sol et depuis le ciel. Alors qu'en ce début du mois de juillet la France s'enflamme, les soldats du feu sont sur tous les fronts pour combattre plusieurs feux à Marseille et à proximité de Narbonne.
Dans les Bouches-du-Rhône, l'incendie s'est déclaré, ce mardi 8 juillet, aux Pennes-Mirabeau et a atteint la cité phocéenne en parcourant des centaines d'hectares avant d'être fixé. Dans l'Aube, près de Narbonne, les flammes ont brûlé 2.000 hectares.
Face à ces feux violents et proches des agglomérations, les soldats de feu doivent agir rapidement et efficacement. Pour ce faire, ils ont dans leur arsenal des engins, couplés à différentes tactiques pour vaincre les flammes.
Brûler la végétation pour couper le feu
Durant les périodes estivales, les feux ont tendance à progresser rapidement grâce à des conditions météorologiques propices. L'incendie peut être alimenté par la présence de végétation qui entretient le feu. Pour éviter cela, les pompiers délaissent leur lance à eau, pour allumer "des feux tactiques".
Dans une zone à l'avant du feu, jugée sans risque, les sapeurs-pompiers embrasent les végétations sur place. Étant déjà brûlée, cette végétation ne pourra pas alimenter l'incendie ce qui ralentit sa progression. Une technique délicate demandant une grande maîtrise et qui est toujours effectuée avec des moyens pour étendre rapidement un feu à proximité.
Sur le même principe, les sapeurs-pompiers peuvent utiliser la méthode du "pare-feu". Dans des zones déterminées, la végétation est rasée et la terre retournée pour éviter que le feu ne se nourrisse des arbres et des plantes. Une méthode utilisée notamment lors des mégas feux en Gironde en 2022.
Des moyens aériens
Si les pompiers luttent contre les flammes au sol, ils peuvent aussi passer par les airs. C'est notamment le cas pour mettre en place la technique du "retardement" où un avion déverse un produit de couleur rouge sur une zone définie. Ce produit va augmenter la température de combustion de la végétation avec laquelle elle est entrée en contact, la rendant plus résistante aux flammes.
La Sécurité civile dispose actuellement sur le territoire national de huit avions Dash, spécialisés notamment dans l'attaque des feux naissants, et de 11 avions Canadair CL-415 en activité (sur les 12 que compte normalement la flotte).
Ces avions disposent d'une capacité d'emport de 6.000 litres, environ 10.000 litres pour les Dash. Trois Beechcraft, des avions d'investigation pour rendre compte de la situation, complètent ce dispositif. Pour l'été 2025, l'État a aussi loué 16 appareils, jusqu'à 10 hélicoptères et six avions.
En fonction des risques et des incendies en cours, les avions et hélicoptères peuvent être déployés ailleurs en métropole. Pour se ravitailler en eau ou en retardant, les avions bombardiers peuvent compter sur 24 stations d'avitaillement réparties sur le territoire, de Méaulte (Somme) à Marignane, près de Marseille, en passant par Vannes (Morbihan) ou Epinal (Vosges).
Des unités mobiles
Durant un incendie particulièrement violent, l'accès à certaines zones est parfois trop dangereux ou trop exigu pour les camions-citernes. Pour décanter la situation, les équipes mobiles sont alors appelées. Ces sapeurs-pompiers sont alors déposés depuis les airs par des hélicoptères ou atteignent les zones isolées à pied ou en escaladant.
Les sapeurs-pompiers sont plus de 250.000 en France, selon des chiffres du ministère de l'Intérieur fin 2023: 78% sont volontaires, 17% professionnels et 5% militaires. Environ 4.000 sapeurs-pompiers professionnels et volontaires ainsi que 500 véhicules sont mobilisables par la Sécurité civile dans le cadre du principe de la "solidarité nationale" permettant de les déployer dans les zones concernées, en appui des effectifs déjà sur place.