Changement climatique: ouverture des travaux du Giec à Stockholm

La ministre de l'Environnement suédoise Lena Ek, Thomas Stocker et Dahe Qin du Giec, lundi à Stockholm. - -
Ils ont quatre jours. Quatre jours à Stockholm, pendant lesquels des scientifiques et représentants de gouvernements vont plancher sur les preuves de changement climatique dévoilées par le Giec, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat.
Événements extrêmes et hausse du niveau de la mer
"Les preuves scientifiques du (...) changement climatique se sont renforcées année après année, laissant peu d'incertitudes à part ses graves conséquences", a affirmé le président du Giec, Rajendra Pachauri, à l'ouverture de la conférence de Stockholm lundi.
L'objectif est de valider la première partie du rapport sur le réchauffement de la planète. Reposant sur les contributions de 250 auteurs, ce volume va confirmer la responsabilité de l'homme dans ce phénomène, mais aussi l'intensification de certains événements extrêmes, et revoir à la hausse la montée attendue du niveau de la mer, selon une version provisoire du rapport du Giec dont un résumé a déjà été dévoilé.
Un texte à approuver "ligne par ligne"
Ce rapport va mettre en lumière l'urgence d'agir pour espérer contenir le réchauffement à +2°C depuis l'ère pré-industrielle, un objectif certes adopté par les 195 pays négociant sous l'égide de l'ONU, mais qui semble de moins en moins réalisable. Rajendra Pachauri a souligné que ce texte serait approuvé "ligne par ligne" à la conférence de Stockholm.
Le président du Giec a également promis lundi que le diagnostic serait inattaquable. "Je ne connais pas de document qui ait été soumis à ce genre d'examen minutieux et qui ait impliqué autant de personnes à l'esprit critique, qui ont offert leur perspicacité et leurs conseils", a affirmé le coprésident du groupe de travail qui a signé le document, Thomas Stocker.
Le Giec "se base sur des millions de mesures dans l'atmosphère, la terre, la glace, et depuis l'espace. Ces mesures permettent d'avoir une vue sans précédent et impartiale sur l'état du système climatique", rapporte le président de l'organisation.
Une "menace pour nos ressources primaires"
"Le changement climatique est l'un des grands défis de notre époque (...) Parce que ce changement menace nos ressources primaires, la terre et l'eau, en un mot parce qu'il menace notre seule maison, nous devons y faire face. Cela exige les meilleures informations pour prendre les décisions les plus efficaces", a ajouté M. Stocker, professeur de physique du climat et de l'environnement à l'université de Berne, en Suisse.
Après l'échec de la conférence de Copenhague en 2009, l'objectif de certains membres de l'ONU est d'arriver en 2015 à Paris à un nouvel accord global sur le climat. Pour sa part, le président François Hollande vise un "pacte" pour "contenir l'évolution de la température en-deçà de 2°C à l'horizon 2100".
Les deux volets suivants du rapport du Giec (sur les conséquences du changement climatique et sur les moyens de les atténuer) sont attendus au printemps, avant une synthèse globale en octobre 2014.
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• Qu'est-ce que le Giec?
Créé en 1988 par l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue), le Giec joue à chaque écrit sa crédibilité scientifique. Malgré des erreurs de son propre aveu évitables en 2007, le Giec fait office de référence mondiale en matière d'expertise sur le changement climatique.
Prix Nobel de la Paix en 2007, le Giec réunit des milliers de spécialistes des sciences de l'atmosphère, océanographes, glaciologues, économistes... Cette semaine, le Giec rend son 5e rapport de synthèse sur l'état de la planète.