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Charente-Maritime

"On ne va pas m'apprendre à chasser": en Charente-Maritime, la chasse ne séduit plus

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Voilà trois jours que la saison de la chasse est ouverte en Charente-Maritime, mais cette année encore, elle ne semble plus attirer autant de pratiquants qu'auparavant.

Une pratique qui s'essouffle. Depuis ce dimanche 14 septembre, la saison de la chasse est ouverte en Charente-Maritime, comme dans la plupart des départements français. Dans une communication de la fédération départementale de chasse, on y apprend que seule l'ile d'Aix devra attendre jusqu'au samedi 27 septembre pour voir la chasse ouverte. La fermeture de la saison est quant à elle prévue le 28 février 2026.

Les pratiquants sont donc autorisés à chasser des lièvres bruns, des perdrix, des faisans, des lapins, des ragondins, des cervidés ou encore des renards à différents moments de l'année et selon certains jours et dans certaines modalités. Tout a été encadré dans un document signé par le préfet et mis à disposition par l'antenne départementale.

Mais cette année, comme en 2024, la Charente-Maritime manquerait de pratiquants. Même si les inscriptions ne sont pas encore terminées à la mi-septembre, la Fédération de Charente-Maritime recense 13.400 chasseurs en 2025, contre 14.600 en 2024, annonce France Bleu.

La fuite des jeunes

Citant Stéphane Chevreau, chasseur pratiquant à Nieul-sur-Mer le jour de l'ouverture de la saison, le journal local raconte l'histoire de ce passionné, habitué à la chasse en famille. Au fil des années, ce dernier constate de moins en moins d'inscriptions à chaque ouverture de saison. En 2025, il y en a six de moins.

"Il n'y a pas beaucoup de jeunes qui prennent la suite. Sur la commune, on a trois jeunes qui sont entrés cette année. Mais les jeunes, la chasse, ça ne les intéresse pas trop. C'est les ordinateurs, les téléphones portables et puis voilà. Ils ne savent pas ce que c'est que la nature", constate-t-il, las de n'avoir pu transmettre la passion à son propre fils, plutôt tourné vers le sport.

L'habitué des grandes étendues a aussi vu son terrain de chasse réduit en plusieurs années. La démographie de la ville, à cinq minutes en voiture de la Rochelle, est passée de 1.500 à 6.000 habitants en près de 60 ans.

"Le territoire, plus ça va, plus il diminue. Il ne faut pas chasser à 50 mètres des maisons, il ne faut pas traverser de chemin, il ne faut pas chasser dans le maïs. Il nous reste quoi? On chasse quoi ?", s'agace le chasseur.

Avant de pointer du doigt les nouvelles mesures de sécurité, qui représentent, selon lui un frein à l'accès à la pratique. "Il faut passer des examens, il faut passer ci, ça. Ce n'est pas à moi, au bout de 50 ans de chasse, qu'on va apprendre comment il faut chasser", lâche-t-il.

Un problème que la fédération départementale de chasse tente de résoudre en formant gratuitement les arrivants au permis de chasse.

Lilian Pouyaud