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"Un archarnement": les chasseurs dévoilent un manifeste en faveur de la chasse

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Les chasseurs se sont mobilisés dans plusieurs villes de France, ce samedi 17 mai, dénonçant un "acharnement" contre leur activité. Une mobilisation critiquée par les défenseurs des animaux, qui y voient "un coup de force du lobby de la chasse".

Inscrire tous les modes de chasse au patrimoine mondial de l'Unesco, réduire les populations de loups ou encore chasser le week-end et les jours fériés sans restriction... Quelques jours après la prise de parole de Brigitte Bardot sur la chasse à courre, les chasseurs se sont rassemblés, ce samedi 17 mai, derrière un manifeste commun dénonçant un "acharnement" contre leur activité.

Au total, 11 mesures figurent sur cette déclaration en faveur de la chasse. Parmi les points évoqués, "les plus importants sont la remise en cause des chasses traditionnelles, comme la chasse la courre", explique Max Allies, président de la fédération de chasse de l'Hérault, ou encore "la régulation des espèces".

Les chasseurs, "des gestionnaires" de la biodiversité

Dans plusieurs villes de France, ce samedi, les chasseurs sont venus chercher le soutien des élus locaux. À La Salvetat-sur-Agout, ils sont nombreux à pouvoir compter sur le maire de la ville, Francis Cros, qui considère les chasseurs comme des "gestionnaires" de la biodiversité.

"Il faut renforcer ce monde rural, il ne faut pas l'affaiblir", a assuré Francis Cros à BFMTV.

"Il faut comprendre que derrière cette biodiversité qui leur tend la main, il faut qu'elle soit bien gérée. Les chasseurs font partie des gestionnaires de cet espace rural", a-t-il ajouté.

À Éperlecques, dans le Pas-de-Calais, le président de la Fédération nationale des chasseurs, Willy Schraen, a quant à lui dénoncé le "harcèlement perpétuel" que subissent les chasseurs de la part de l'Europe. Il a également salué les maires de France qui ont signé "sans hésitation" le manifeste, estimant qu'ils partageaient les "valeurs" de la chasse.

"On est heureux de venir discuter avec nos maires aujourd'hui et de leur dire tout le bien qu'on pense d'eux (...). On est là pour leur faire remonter un malaise, un coup de gueule, un cri du coeur et si ça continue comme ça peut-être que demain on ira voir d'autres personnes", a déclaré Willy Schraen, évoquant les députés européens.

"Coup de force du lobby de la chasse"

Une vision, que rejettent les défenseurs des animaux. Ils dénoncent notamment la volonté des chasseurs de reconnaître comme légitimes certains modes de chasse controversés. "C'est un coup de force du lobby de la chasse, en vue des élections municipales, pour faire pression sur les élus", estime Amandine Sanvisens, cofondatrice de l'association PAZ (Projet Animaux Zoopolis).

"La chasse aujourd'hui en France, c'est 45 millions d'animaux qui sont pourchassés, traqués, poignardés, déterrés jusque dans leur terrier", a affirmé la militante.

Selon l’arrêté du 26 juin 1987, 90 espèces issues de la faune sauvage sont chassables en France. Dans un souci de régulation ou de préservation de la biodiversité, le nombre d'animaux chassés peut lui aussi être encadré et soumis à quotas.

En réaction aux déclarations du président de la Fédération nationale des chasseurs Willy Schraen, Pierre Rigaux, militant pour l'écologie, la cause animal et l'abolition de la chasse, a dénoncé "une crise absolument gravissime de l'effondrement de la biodiversité".

"C'est assez délirant d'entendre un discours tellement populiste et réactionnaire qui va à l'encontre de l'intérêt général", a déclaré Pierre Rigaux, appelant la population à se "confronter à ce lobby de la chasse".

Pierre-Louis Bouce avec Orlane Edouard