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Y a-t-il vraiment un baby-boom le 23 septembre?

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Photo d'illustration - Evagea-Flickr

Ce jour marque un pic de naissances... près de neuf mois après les fêtes de fin d'année et le Jour de l'an.

Vous fêtez votre anniversaire ce 23 septembre? Loin de nous l'idée de minimiser l'importance de ce jour, mais vous n'êtes (vraiment) pas le seul. En effet, tous les ans, cette journée enregistre en moyenne 5% de naissances de plus que les autres jours de l'année, selon l'Institut national d'études démographiques (Ined).

En 2011, ce même Ined avait publié une étude, intitulée Y a-t-il une saison pour faire des enfants?, dans laquelle il se penchait sur la répartition des naissances en France depuis la fin des années 1970 jusqu'en 2005. Les deux auteurs, Arnaud Régnier-Loilier et Jean-Marc Rohrbasser, avaient alors remarqué qu'en se rapprochant de l'année 2005, un pic de naissances se formait au mois de septembre, et que "l’excédent de naissances" était "centré sur le 23" du mois. Et il y a une explication très simple à cela:

"Compte tenu de la durée moyenne de gestation (265 jours), ce pic correspond à des conceptions du Nouvel an", assure l'étude. "Les conceptions donnant lieu à une naissance vivante sont presque deux fois plus nombreuses ce jour-là que tout autre jour de l’année."

Ce n'est pas une spécificité française, puisque ce jour-là marque également un petit "baby-boom" dans beaucoup d'autres pays. 

Une "moindre vigilance contraceptive" en cause

Il y a plusieurs raisons à l'augmentation des conceptions à cette période. Tout d'abord, si les femmes ont tendance à préférer accoucher au mois de mai (pour 27% d'entre elles), seuls 2% des couples choisissent volontairement le mois de janvier pour concevoir un enfant.

Mais il faut en général plusieurs mois avant qu'une femme ne parvienne à tomber enceinte après avoir arrêté une contraception, arrêt qui s'effectue souvent à l'automne. Puisque les couples ont tendance à être "plus réunis" lors des fêtes de fin d'année et que les circonstances se prêtent à des rapports sexuels plus fréquents, les conceptions désirées augmentent logiquement à cette période.

Mais les grossesses non programmées, qu'elles soient désirées ou non, sont également plus nombreuses à débuter le jour de la Saint-Sylvestre. Les chercheurs pointent alors du doigt la "moindre vigilance contraceptive" du Jour de l'an.

"Les fêtes de fin d’année représentent sans doute une période de 'fragilité' pour eux (les couples), les oublis de pilule, retards dans sa prise ou épisodes de vomissement pouvant être plus fréquents", explique les auteurs. 

Les auteurs notent par ailleurs que le nombre d’interruptions volontaires de grossesse pour des grossesses démarrées le 1er janvier est "trois fois supérieur à celui d’un jour normal".

Cela dit, "un nombre important de conceptions du Nouvel an, même si elles ne sont pas programmées, sont désirées et expliquent l’excédent de naissances fin septembre", conclut l'étude.

Juliette Mitoyen