Vigile le 13 novembre: "Depuis ça ne va pas du tout, je ne suis plus le même"

Omar Dmoughi était vigile au Stade de France le 13 novembre. - BFMTV
"Je me souviens de tout, de A à Z, c'est comme si c'était hier". Trois mois après l'attentat du 13 novembre qui a fait un mort au Stade de France, Omar Dmoughi est encore hanté par cette funeste soirée. Ce soir-là, le vigile a empêché à un jihadiste d'entrer dans l'enceinte. Le kamikaze a alors déclenché sa ceinture d'explosif devant lui.
A ce moment-là, Omar a "trop peur". Il pense qu'il va mourir. Ses oreilles sifflent. Il voit le chauffeur de car Manuel Dias par terre.
"Il était coupé en deux, il me demandait de l'aider, et je n'ai pas pu… je n'arrivais plus à marcher", explique-t-il à BFMTV. Les secours l'ont allongé un temps aux côtés du kamikaze et de la victime.
"Je suis un autre Omar"
Ces images ne cessent de lui revenir. "J'entends des voix, je vois des visages", décrit ce Marocain de 32 ans. "Depuis ce soir-là, ça ne va pas du tout, je suis plus le même, je suis un autre Omar, un nouveau-né malade... Je ne suis plus concentré, je suis obligé de prendre des médicaments, raconte-t-il depuis un hôpital militaire. Des fois je ne suis pas bien, je fais des crises".
Hospitalisé en service psychiatrique, il lui est pour l'instant impossible de retrouver une vie normale. Les médecins estiment qu'il devra y rester encore au minimum neuf mois.
"Les vigiles ont sauvé la France"
Entendu mercredi par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale, il veut témoigner pour la profession. "Pour moi les vigiles ont fait un travail extraordinaire, ce sont eux qui ont sauvé la France", a-t-il déclaré aux députés. Il déplore ne pas avoir été formé pour ça.