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Université: les frais d'inscription des étudiants étrangers vont augmenter

Des étudiants en sciences assistent à une réunion lors de leur première journée de cours après la pause estivale, à l'université de Caen, le 14 septembre 2015 (photo d'illustration) - harly Triballeau - AFP

Des étudiants en sciences assistent à une réunion lors de leur première journée de cours après la pause estivale, à l'université de Caen, le 14 septembre 2015 (photo d'illustration) - harly Triballeau - AFP - -

Le Premier ministre a présenté lundi les mesures censées attirer les étudiants étrangers, dont le nombre a baissé de 8.1% depuis 2010. Parmi elles, la hausse des frais d'inscription pour les étudiants étrangers hors UE.

Le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé ce lundi dans le cadre des rencontres universitaires de la Francophonie à Paris, que les frais d'inscription à l'université des étudiants extra-européens augmenteraient dès la rentrée prochaine. Environ 100.000 étudiants seraient concernés. 

L'idée est de contrer la désaffection des étudiants étrangers dans les universités et grandes écoles françaises en donnant un signal de qualité de la formation. Aujourd'hui, les étudiants hors de l'Union Européenne paient les frais d'inscription classiques de quelques centaines d'euros.

La réforme gouvernementale prévoit qu'une partie d'entre eux paie des frais d'inscription plus élevés", jusqu'à un plafond d'"un tiers du coût réel", selon la note conjointe de Matignon, du Quai d'Orsay et du ministère de l'Enseignement supérieur. Ces étudiants devront donc payer 2.770 € par an en licence et 3.770 € en master et doctorat. Ce qui représente seulement, "un tiers du coût réel" de ces formations.

Les syndicats étudiants s'y opposent

En parallèle, les programmes de bourses et d'exonérations au bénéfice "seront considérablement renforcés", précise ce document sans fournir de critères. Les étudiants de l'Union Européenne continueront quant à eux à payer les mêmes droits que les étudiants français, conformément aux règles européennes.

Les syndicats étudiants dénoncent déjà la mesure, jugée "inacceptable" par la FAGE ou encore l'UNEF. Cette dernière considère que cela reviendrait à augmenter les frais d'inscription en licence de 170 à 3.400 euros et "cela fermerait les portes de l'enseignement supérieur français", a-t-elle fait savoir aux Echos. La présidente de la Conférence des grandes écoles, elle, plaide dans Le Figaro pour pour "une augmentation raisonnée des droits d'inscription" car elle considère que "la quasi-gratuité du système français ne renvoie pas forcément une bonne image".

Avec plus de 300.000 étudiants accueillis chaque année, la France continue d'être le quatrième pays d'accueil des étudiants étrangers, mais elle a vu son nombre baisser de 8,1% entre 2010 et 2015. Pour Matignon, la France "court un risque de décrochage", même si la tendance est repartie légèrement à la hausse ces dernières années.

Jeanne Bulant