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Suppression des épreuves communes: pourquoi la nouvelle version du bac est contestée

L'épreuve de philosophie du bac au lycée Hélène Boucher à Paris, le 17 juin 2021 (photo d'illustration)

L'épreuve de philosophie du bac au lycée Hélène Boucher à Paris, le 17 juin 2021 (photo d'illustration) - MARTIN BUREAU © 2019 AFP

L'annonce de la suppression des épreuves communes, perturbées depuis deux ans par la pandémie, ne fait pas l'unanimité. Certains sont même inquiets de l'avenir du bac.

C'est la fin des épreuves communes du bac. Ces dernières concernaient les matières de tronc commun (histoire-géographie, langues vivantes, éducation physique et sportive, enseignement scientifique pour la voie générale et mathématiques pour la voie technologique). Elles avaient vu le jour avec la réforme du baccalauréat et avaient été expérimentées l'année dernière pour les élèves de première lors d'une seule et unique session, le calendrier scolaire ayant été bouleversé par la pandémie de Covid-19.

"Injuste" pour certains

Cette année, ces épreuves devaient également concerner les élèves de terminale mais le difficile contexte sanitaire a imposé la généralisation du contrôle continu. Ce lundi, Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Éducation nationale, a annoncé leur suppression définitive. Ce qui est loin de faire l'unanimité.

Certains élèves sont d'ores et déjà inquiets et craignent des inégalités de traitement entre les candidats. En clair: ils redoutent des notations différentes selon les établissements.

"C'est injuste", déplore auprès de BFMTV une élève de première. "Même des lycées dans Paris ne vont pas noter de la même façon, il faut peut-être revoir les systèmes de notation", poursuit une autre.

Certains professeurs sont eux aussi perplexes. "On a cette inquiétude de voir se dessiner non plus un bac national, mais un bac local", met en garde Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat enseignant et farouche opposant au ministre. L'organisation promet des actions dès cette semaine ainsi qu'à la rentrée de septembre.

"C'est vraiment beaucoup de colère parce qu'on a surtout l'impression qu'il instrumentalise la crise sanitaire pour faire passer le contrôle continu."

Un accompagnement des enseignants promis

Le ministère de l'Éducation nationale se veut pour sa part rassurant et promet aux professeurs des formations ainsi qu'un accompagnement plus particulier sur la question de l'évaluation. Ce que confirme Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du SNPDEN, le Syndicat national des personnels de direction.

"On va les inciter à travailler sur des devoirs communs, des échanges de copies, sur un système d'harmonisation, explique ce proviseur à BFMTV. Les inspecteurs et les chefs d'établissement vont faire ce travail."

Pour le Sgen-CFDT, un syndicat enseignant, cette suppression représente "une réelle avancée", se félicite-t-il dans un communiqué. "Cette simplification de l'organisation du bac est une mesure de raison après les dysfonctionnements des examens constatés cette année. Elle va soulager la vie des lycées et marque une confiance envers les équipes."

Même point de vue pour Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa, qui appelle néanmoins dans un communiqué à de nouvelles évolutions des épreuves du bac. "Pour nous, c'est une bonne chose, car depuis le début, il y avait des défauts de conception, avec des épreuves communes beaucoup trop lourdes à gérer pour les établissements."

Par Céline Hussonnois-Alaya, avec Véronique Fèvre et AFP