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S'estimant "persécuté", Maxime Nicolle menace de quitter la France

Maxime Nicolle et Eric Drouet, figures du mouvement des gilets jaunes.

Maxime Nicolle et Eric Drouet, figures du mouvement des gilets jaunes. - Capture BFMTV

Dans une vidéo publiée mardi soir, cette figure des gilets jaunes déclare vouloir demander "l'asile constitutionnel" dans un pays avec lequel la France n'aurait pas d'accord d'extradition.

Maxime Nicolle, l'un des leaders des gilets jaunes a publié une vidéo mardi soir dans laquelle il menace de quitter la France, s'il "n'y a aucune avancée concrète financière envers le peuple". Il laisse deux semaines au gouvernement pour faire des choses pour "toutes les personnes qui sont dans la merde."

Figure populaire depuis le début de la mobilisation, Maxime Nicolle s'est notamment fait connaitre par ses lives sur sa page Facebook "Fly rider infos blocage". C'est donc sur son canal traditionnel qu'il a lancé sa menace:

"Si durant les deux semaines, il n'y a aucune avancée concrète financière envers le peuple qui souffre, (...) toutes les personnes qui sont dans la merde dans ce pays, alors qu'ils essayent de s'en sortir. S'il y a encore des blessés, des éborgnés. Si vous ne faites pas ça, je pars de ce pays, je fais une demande d'asile constitutionnel et je me battrais à l'extérieur, contre vous jusqu'à ce que j'en crève", a-t-il lancé.

Un asile constitutionnel bien incertain

Dans sa vidéo intitulée "refus ric, mensonges d'état, lois liberticides et ultimatum pacifique", le gilet jaune envisage de faire une demande d'asile constitutionnel en accord avec la Convention de Genève

Ce texte de 1951 relatif au statut des réfugiés prévoit qu'une personne "craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques" peut demander la protection d'un pays tiers.

Maxime Nicolle prétend actuellement subir une persécution "psychologique, financière et policière", ajoutant mettre "sa vie de côté pour l'intérêt collectif".

Le leader des gilets jaunes s'était pourtant récemment opposé au pacte de Marrakech, notamment en partageant une pétition qui stipulait que cette accord obligeait la France à "accueillir 480 millions de migrants".

Critique de la loi dite "anticasseurs"

Toujours dans sa vidéo, Maxime Nicolle assure qu'à cause de la loi anticasseur, les forces de l'ordre pourront "le mettre en prison". Il entend donc fuir dans un pays avec lequel la France n'a pas d'accord d'extradition.

Après réécriture de la commission des Lois, l'interdiction administrative de manifester a été maintenue dans le texte. Mais il est actuellement discuté à l'Assemblée nationale afin de délimiter le périmètre de cette interdiction, notamment concernant la durée de la mesure.

Actuellement, Maxime Nicolle n'est pas poursuivi par la justice française. Celui qui se présente comme un "opposant politique" n'a pas non plus été condamné à une peine de prison. Il n'y a donc aucune raison que l'État français demande son extradition, s'il décide de partir à l'étranger.

Esther Paolini