Pourquoi le conclave pour élire un nouveau pape pourrait avoir "une durée relativement courte"

Le plus long des conclaves a duré plus de 1.000 jours. Le successeur du pape François, lui, devrait être trouvé plutôt rapidement, comme s'accordent divers experts ce mercredi 7 mai, avant l'ouverture du conclave au Vatican à 16 heures.
Frédéric Mounier, ancien correspondant du quotidien La Croix au Vatican, estime que ce conclave aura "plutôt une durée relativement courte". L'expert explique en partie ceci par les échanges qui ont pu avoir lieu en amont de ce huis clos sur cette succession.
Une élection dès le premier tour reste toutefois "improbable" comme l'explique sur BFMTV Philippine de Saint-Pierre, la directrice de la chaîne de télévision KTO. Les cardinaux ont plutôt tendance à voter pour leur favori au premier tour, avant d'éventuellement changer leurs votes en fonction des tendances lors des tours suivants.
"Trois jours maximum"?
Alors combien de jours devrait durer cette séquence? L’élection du souverain pontife devrait durer "trois jours maximum", a estimé auprès de l'agence Reuters le cardinal salvadorien Gregorio Rosa Chavez.
Les tendances des deux derniers siècles lui donnent plutôt raison. Depuis le 19e siècle, un conclave n'a jamais duré plus de cinq jours, tandis qu'au 20e siècle, la moyenne des durées de ces séquences était inférieure à trois jours.
Pour rappel, à l'exception de cette première journée de conclave où un unique vote aura lieu, les autres journées seront marquées par quatre scrutins quotidiens. Pour être élu, au moins deux tiers des votes, soit 89 voix ou plus, doivent se reporter sur un même nom.
Comme l'explique au Figaro John L. Allen Jr, rédacteur en chef du journal catholique en ligne Crux, fréquemment interrogé sur CNN, l'Église en tant qu'institution a tout intérêt à ce que le conclave soit le plus court possible, pour préserver une forme d'unité, tant réelle que de facade.
"Le système comporte une incitation extraordinairement puissante à ne pas laisser les choses durer trop longtemps. Car la dernière chose que les cardinaux souhaitent, c'est donner au monde l’impression qu'ils sont divisés et que l’Église est à la dérive et en crise", analyse-t-il.