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Mort du pape François: retour sur les grandes dates de sa vie et de son pontificat

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Le souverain pontife s’est éteint à 88 ans. Ses douze ans de pontificat ont été marqués par son action pour moderniser la Curie romaine mais aussi par son humanisme s’inscrivant dans les pas saint François d’Assise. Retour sur la vie de ce jésuite réformateur.

17 décembre 1936. Naissance à Buenos Aires, dans le quartier populaire de Flores, de Jorge Mario Bergoglio, aîné d’une fratrie de cinq enfants. Immigré italien originaire du Piémont, son père Mario José Bergoglio est arrivé en Argentine en 1927.

La famille de sa mère, Regina Maria Silvori, est issue, elle, de Ligarie, en Italie. Il est baptisé le 25 décembre 1936 dans la basilique Saint-Charles-Borromée-et-Marie-Auxiliatrice.

Une révélation à 17 ans

1953. A 17 ans, il dit s’être senti appelé par Jésus à l’instar d’Ignace de Loyola, le fondateur des Jésuites, qui avait rejeté "sa vie passée et spécialement les choses de la chair". Cette révélation divine, née dans l’église San José dans le quartier de Florès, le pousse à rompre ses fiançailles et à entrer dans les ordres.

Jusqu’à son élection à la tête du Saint-Siège, chaque année, il célèbrera une messe pour Pâques dans cette ce sanctuaire de San José. Après cette "révélation", il prend aussi ses distances avec ses activités militantes et notamment avec sa proximité avec le justicialisme, parti officiel du péronisme.

1957. Il décide de devenir prêtre à 21 ans alors que, victime d’une tuberculose, il subit une ablation de la partie supérieure du poumon droit.

1958. Entre au séminaire de Villa Devoto, puis au noviciat de la Compagnie de Jésus, après sa formation de technicien en chimie.

1969. Après des études de philosophie et avoir enseigné la littérature dans un collège de Santa Fe et Buenos Aires, Jorge Mario Bergoglio, pape qui avait la réputation de ne pas être un intellectuel, est ordonné prêtre par l’archevêque de Cordoba. Il poursuite ensuite ses études à la faculté théologique et philosophique San José de San Miguel.

1972. Il devient maître des novices du Collège de San José, institution jésuite de San Miguel. On lui reprochera son silence, sinon son manque d’engagement, durant la dictature militaire en Argentine entre 1976 et 1983. Face à une église qui n’a pas su s’opposer à la junte, l’un de ses biographes Sergio Rubin note malgré tout que Jorge Bergoglio a pris des risques pour sauver certains opposants à la dictature.

1980. Nommé recteur de la faculté de théologie et de philosophie de San Miguel (l'ancien Colegio Máximo San José), tout en y étant professeur de théologie. Mais sa rigueur dans la direction de l'école est mal vécue. Il se rend alors en Allemagne et commence une thèse à la faculté de philosophie et de théologie à Francfort. Lors de son retour en Argentine, il est relégué à Cordoba comme prêtre de quartier et confesseur.

1992. Jean-Paul II le nomme évêque auxiliaire de Buenos Aires. Il sort enfin de son exil de Cordoba à 55 ans.

Déjà en lice pour la papauté à la mort de Jean-Paul II

2001. Lors du consistoire du 21 février 2021, il est nommé cardinal. Mais refuse que ses compatriotes fassent le voyage vers Rome. Il émet le vœu que l’argent récolté pour financer les billets d’avion pour rejoindre le Saint-Siège soit redistribué aux pauvres.

Le Jeudi saint de cette même année, celui qui refuse d’être élu à la tête de l’épiscopat argentin se rend à l’hôpital Francisco Muniz de Buenos Aires pour laver les pies de douze personnes atteintes du Sida.

2005. Lors du conclave pour l’élection du successeur de Jean-Paul II, il était l’un des principaux concurrents de Joseph Ratzinger. Il reçoit 26 voix contre 84 pour le futur Benoît XVI.

2011. Frappé par la limite d’âge canonique de 75 ans, il présente sa démission à Benoît XVI mais il est confirmé pour quelques mois dans sa fonction d’archevêque.

Premier pape nommé François

13 mars 2013. Après la renonciation de de Benoît XVI, il est élu 266e pape par ses pairs après vingt-quatre heures de délibérations et cinq tours de scrutin. Il est le premier souverain pontife a prendre le nom de François en mémoire de François d’Assise, le saint des pauvres. Comme il est le premier à se présenter au balcon de la basilique Saint-Pierre sans ornement liturgique. Il y lance sa bénédiction et lance à la communauté chrétienne ces mots: "Les cardinaux sont allés me chercher au bout du monde."

8 juillet 2013. Pour son premier voyage hors du Vatican, le pape François se rend à Lampedusa. Après la mort de 500 immigrés clandestins en Méditerranée, il dénonce alors la "mondialisation de l’indifférence".

Son homélie au terrain de sport Arena, où il célèbre la messe débute par ces mots: "Immigrés morts en mer, dans ces bateaux qui au lieu d’être un chemin d’espérance ont été un chemin de mort. Ainsi titrent des journaux. Il y a quelques semaines, quand j’ai appris cette nouvelle, qui malheureusement s’est répétée tant de fois, ma pensée y est revenue continuellement comme une épine dans le cœur qui apporte de la souffrance." Une position qui en fera le grand témoin de la charité, le pape des pauvres et des opprimés.

Décembre 2014. Face à la Curie, réunie pour son discours de Noël, le souverain pontife affirme un changement de style et de ton au Vatican. Désireux d’instaurer une réforme spirituelle, il désigne ainsi les maux dont souffre cette même Curie qui "si elle ne s’autocritique pas, ne se met pas à jour, ne tente pas de s’améliorer, est un corps infirme". Il veut rompre avec ce qu’il nomme l’exhibitionnisme "mondain" qui règne selon lui au Vatican.

L'environnement au coeur de son pontificat

Mai 2015. Avec comme sous-titre, "sur la sauvegarde de la maison commune" le pape François publie son encyclique, Laudato si’ (loué sois-tu). Elle est consacrée aux questions environnementales et à l’écologie. Le souverain pontife y plaide pour une "écologie intégrale" tout en dénonçant le consumérisme de nos sociétés. Le pape François donne une suite à cette encyclique le 4 octobre 2023, jour de la fête de saint François d’Assise, adressée à "toutes les personnes de bonne volonté" pour lutter contre la crise climatique.

Novembre 2017. Lors d’une messe à la basilique Saint-Pierre, il lance, toujours aussi fidèle à saint François d’Assise, la première Journée mondiale des pauvres. "Si aux yeux du monde, ils ont peu de valeur, ce sont eux qui nous ouvrent le chemin du ciel", déclare-t-il.

Avril 2018. François reconnaît de "graves erreurs" dans sa gestion des cas de pédocriminalité au Chili et demande pardon.

Février 2019. Après avoir recueilli d’accablants témoignages de victimes d’abus sexuels commis au sein de l’Eglise catholique, il appelle à livrer une "bataille totale" contre un mal qu’il considère comme "abominable". Il annonce la rédaction d’un "vade-mecum" sur les démarches à lancer lorsqu’un cas d’agression sexuelle est porté à la connaissance de l’Église.

Octobre 2019. Publication de sa troisième encyclique Fratelli tuti (Tous frères), un appel à la fraternité universelle et à l’amitié sociale écrit en réaction aux peurs et aux bouleversements nés de la pandémie de Covid-19.

"Je livre cette encyclique sociale comme une modeste contribution à la réflexion pour que, face aux manières diverses et actuelles d’éliminer ou d’ignorer les autres, nous soyons capables de réagir par un nouveau rêve de fraternité et d’amitié sociale qui ne se cantonne pas aux mots. Bien que je l’aie écrite à partir de mes convictions chrétiennes qui me soutiennent et me nourrissent, j’ai essayé de le faire de telle sorte que la réflexion s’ouvre au dialogue avec toutes les personnes de bonne volonté."

Juillet 2021. Il restreint la possibilité de célébrer la messe en latin selon le rite antérieur au concile Vatican II, ce qui nuit encore un peu plus à ses relations avec les courants traditionnalistes au sein de l’Église catholique.

Un dernier voyage officiel en Corse

2023. Quatre mois après la mort de Benoît XVI, le pape François célèbre le 13 mars les dix ans de son pontificat. Deux mois plus tard, il reçoit le président urkrainien Volodymyr Zelensky au Vatican dont les efforts diplomatiques ne réussissent pas à faire taire les armes. Le 5 août, il apparaît devant 1,5 million de personnes réunis aux Journées mondiale de la jeunesse à Lisbonne.

En septembre 2023, dans le cadre des Rencontres méditerranéennes, le souverain pontife se rend à Marseille (un pape n’était pas venu dans la cité phocéenne depuis 1533). Il y visite de Notre-Dame de la Garde et célèbre une messe au stade Vélodrome devant près de 60 000 fidèles.

Décembre 2024. Renonçant à honorer de sa présence la réouverture de Notre-Dame de Paris, François qui aimait se désigner comme le pape de la périphérie se rend en Corse pour une visite historique, saluant dans le Parc Napoléon à Ajaccio la piété populaire dans cette île et appelant à une laïcité ouverte et à la paix dans le monde, en Ukraine et au Proche Orient.

14 février 2025. Le Pape est hospitalisé pour une double pneumonie. Il quitte sa chambre de l’hôpital Gemelli de Rome le 23 mars pour retourner au Vatican.

Dimanche 20 avril. Le pape, très affaibli, apparaît au balcon du Vatican pour sa bénédiction Urbi et Orbi, durant laquelle il mete en garde contre "le climat d’antisémitisme croissant" qui plane sur le monde. Avant de s’offrir son dernier bain de foule place Saint-Pierre, depuis sa papamobile .

Lund. A 17 ans, il dit s’être senti appelé par Jésus à l’instar d’Ignace de Loyola, le fondateur des Jésuites, qui avait rejeté "sa vie passée et spécialement les choses de la chair". Cette révélation divine, née dans l’église San José dans le quartier de Florès, le pousse à rompre ses fiançailles et à entrer dans les ordres.

Jusqu’à son élection à la tête du Saint-Siège, chaque année, il célèbrera une messe pour Pâques dans cette ce sanctuaire de San José. Après cette "révélation", il prend aussi ses distances avec ses activités militantes et notamment avec sa proximité avec le justicialisme, parti officiel du péronisme.

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