Incendie de Notre-Dame de Paris: l'un des organistes présent lundi soir dans la cathédrale témoigne

L'orgue de Notre-Dame de Paris. - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Johann Vexo est l'un des organistes de Notre-Dame de Paris, où il officie depuis quinze ans. L'homme de 40 ans jouait ainsi lundi soir au moment où les combles de la cathédrale se sont embrasés, avant de gagner la toiture et la flèche. Très affecté par l'événement, il a témoigné auprès de Ouest France dans un article retranscrit ce mardi. Il s'est souvenu des centaines de paroissiens présents en ce début de soirée pour assister à une liturgie qui a d'abord suivi son cours normal.
"Vers 18 h 25/18 h 30, une alarme a retenti. Cette alarme, le prêtre, la chanteuse qui m’accompagnait et moi-même, nous ne l’avions jamais entendue. Elle commençait par une sirène, puis un message en français et en anglais invitait les visiteurs à évacuer l’édifice dans le calme", explique-t-il.
La détresse du musicien
Si tout le monde croit d'abord à un dysfonctionnement, l'évacuation finit par se faire. Lui aussi quitte alors les lieux, toujours sans apercevoir ni fumée ni feu, pour retrouver son domicile, proche de Notre-Dame.
"Alors que j'étais arrivé chez moi, un collègue à l’étranger m’a contacté, il était affolé. Il m’a demandé ce qui se passait à Paris. Il avait vu sur les réseaux sociaux, je crois, que la cathédrale était en feu. J’ai alors ouvert ma fenêtre, j’ai vu la fumée, j’ai pensé au message du boîtier et j’ai compris. En quinze ans, j’ai eu la chance d’aller à l’intérieur de la charpente. C’est l’endroit le plus époustouflant de Notre-Dame, le plus extraordinaire. On l’appelle aussi la forêt…", reprend-t-il.
"Je suis effondré"
Il sort alors de son appartement et, dans la mesure où les abords de la cathédrale sont bouclés, se dirige vers la Place du Châtelet pour avoir une vision d'ensemble. "Le quartier autour de la cathédrale était bouclé, je me suis donc dirigé vers la place du Châtelet, d’où l’on a une belle vue de la cathédrale. La toiture était entièrement en feu. J’étais déboussolé", dit-il.
"Aujourd’hui, je suis effondré. C’est une énorme perte. Pour moi, la cathédrale, ce n’est pas qu’un lieu de travail, c’est ma seconde maison. Je suis incapable de savoir ce qui va se passer maintenant, demain, dans une semaine. Nul ne peut le dire", pose-t-il.