CFCM: montée de l'islamophobie depuis les attentats

Des musulmans devant une mosquée - photo d'illustration - Miguel Medina - AFP
Trente-quatre menaces et actions antimusulmans ont été enregistrées depuis les attentats jihadistes de Paris et Saint-Denis, selon l'Observatoire national contre l'islamophobie du Conseil français du culte musulman (CFCM). Depuis la soirée du 13 novembre, 34 menaces et actions antimusulmans ont été enregistrées sur la base des plaintes et mains courantes déposées auprès des services de police et de gendarmerie, a indiqué Abdallah Zekri, le président de l'Observatoire, qui faisait état jeudi dernier de 24 actes recensés. Selon lui, ces actes se ventilent en 14 actions (dégradations de mosquées, violences physiques...) et 20 menaces (lettres haineuses, insultes...).
Des attaques et agressions parfois très violentes
Il y a parmi eux des actes "d'une gravité parfois extrême" avec "des passages à tabac, des femmes voilées qui ont été attaquées au cutter, une profanation de mosquée", a de son côté indiqué Anouar Kbibech, le président du CFCM, à l'issue d'une rencontre avec le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Le ministre a en réponse dit son "absolue détermination à lutter contre tous les actes antimusulmans", car "la défense des valeurs de la République est de lutter contre toutes les formes de haine, d'où qu'elles viennent".
La "tolérance zéro" envers l'islamophobie
"Nous sommes heureusement loin de l'explosion des actes antimusulmans consécutive à l'attentat contre Charlie Hebdo", a affirmé Abdallah Zekri. 147 actes avaient alors été comptabilisés en moins de quatre semaines. Par ailleurs, le responsable de l'Observatoire a souligné que huit lieux de culte avaient fait l'objet de perquisitions administratives dans le cadre de l'état d'urgence (notamment à Aubervilliers ou Brest).
"Il y a eu quelques perquisitions musclées", a-t-il déploré. Interrogé sur les conditions de ces interventions, Bernard Cazeneuve a assuré qu'il ne tolèrerait "aucune perquisition qui ne se déroulerait pas dans le strict respect des règles du droit" qui doit "prévaloir en toutes circonstances". "Si des manquements sont intervenus, des instructions seront données et des rappels à l'ordre auront lieu", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse.