Caricatures: la classe politique ménage les sensibilités et la liberté d'expression

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C'est Jean-Marc Ayrault qui a dégainé le premier. Invité ce mercredi matin sur RTL, le Premier ministre a indiqué, réagissant à la publication par Charlie Hebdo de caricatures de Mahomet "je comprends que certaines personnes puissent être heurtées dans leur sensibilité, mais nous sommes dans un été laïc, un état républicain". Mais il a également rappelé que la France est un "Etat de droit" et que "des personnes" qui se sentiraient "heurtées dans leurs convictions" "peuvent saisir les tribunaux".
"Même si c'est une provocation, en France, c'est autorisé"
Marine Le Pen, reçue sur le plateau de France 2 a, elle défendu la "liberté d'expression", rappelant que "même si c'est une provocation, en France, c'est autorisé", avant de fustiger l'attitude du Premier ministre vis-à-vis des caricatures.
"Panache irresponsable"
Le président du CRIF, (conseil représentatif des institutions juives de France), a lui indiqué qu'il "désapprouve" les caricatures de Mahomet dans Charlie Hebdo qui, dans le contexte de tension actuel, relèvent d'"une forme de panache irresponsable".
"Provocation inutile"
Enfin, Brice Hortefeux, invité de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV et RMC a lui qualifié les caricatures de "provocation inutile", "parce que cela va susciter naturellement des réactions d'une petite minorité. La conséquence, c'est la confusion entre l'islamisme radical et l'islam", le premier étant "l'excès" et le second aspirant à être "une religion de paix".
"Je préfère les excès des caricatures aux excès des censures" a-t-il tempéré.
"Je défends Charlie Hebdo"
François Fillon, candidat à la présidence de l'UMP, ancien Premier ministre a déclaré sur Canal + "Je suis pour la liberté d'expression totale (...) Ce qui est en train de se passer avec cette espèce d'intolérance qui monte dans une grande partie du monde. et qui est instrumentalisée par des extrémistes (...), c'est une sorte de régression par rapport à l'état de la civilisation". "Je défends Charlie Hebdo, je défends la liberté d'expression et je pense qu'on ne doit pas céder un pouce de terrain dans ce domaine-là"
Rama Yade, ancienne ministre, présidente de la commission d'investiture de l'Union des démocrates et indépendants (UDI): a indiqué sur itélé : si la liberté de la presse est un "droit inébranlable, là je pense que c'est la Une de trop. On sent que ça a été fait dans un objectif de provocation, dans un contexte particulièrement dur dans le monde aujourd'hui, avec ces manifestations musulmanes un peu partout dans le monde (contre le film islamophobe)". "Le moment choisi est tel qu'on ne peut pas s'empêcher de dire que c'est peut-être à des fins des provocation. Charlie Hebdo n'a pas besoin de ça pour être apprécié et pour incarner la liberté de la presse".