Rapport attendu sur le Mediator le 15 janvier

Le ministre du Travail et de la Santé Xavier Bertrand a fait savoir que le gouvernement prendra les mesures qui s'imposent sur le Mediator sur la base d'un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) attendu le 15 janvier. /Photo prise l - -
Le ministre du Travail et de la Santé était à nouveau prié de dire pourquoi il avait fallu attendre 2009 pour voir retirer du marché un médicament accusé d'avoir provoqué 500 décès en France depuis sa commercialisation en 1976.
"La mission de l'Igas rendra ses conclusions dans son rapport d'étape le 15 janvier. Je veux tout savoir et nous prendrons toutes les dispositions nécessaires", a-t-il dit lors des questions d'actualité à l'Assemblée nationale.
Le Mediator, un médicament pour diabétiques en surpoids, était également prescrit comme coupe-faim par des médecins.
Un avocat de victimes du Mediator, Charles Joseph-Oudin, a affirmé mercredi, sur France Info et Europe 1, qu'un document de l'Agence du médicament évoquait des "suspicions" à l'égard de cet antidiabétique dès avril 1998.
"Compte tenu de la suspicion, le comité technique demandait des enquêtes officielles pour établir les liens possibles entre les valvulopathies et ce médicament", a-t-il dit.
Ces enquêtes, réalisées en 1998, "n'ont pas abouti sur l'interdiction du médicament", a déploré l'avocat.
Selon Le Canard enchaîné, paru mercredi, une seconde alerte déclenchée en 2006 n'avait pas abouti non plus.
Ce n'est qu'en novembre 2009 que le Mediator, produit par les laboratoires Servier, a été retiré du marché français, bien après d'autres pays comme l'Italie ou l'Espagne.
Une étude de la Caisse nationale d'assurance maladie rendue publique il y a deux semaines a confirmé la mort de 500 patients en France, un chiffre contesté par les laboratoires Servier.
"Aujourd'hui, les victimes ne comprennent pas comment ce médicament a pu rester sur le marché", a dit Me Joseph-Oudin. "Si ce médicament avait été retiré à temps, de nombreuses victimes n'auraient aujourd'hui aucune difficulté cardiaque",
L'avocat est à l'origine de premières plaintes devant la justice, qui a saisi le pôle de santé publique de Paris de l'affaire.
Gérard Bon, édité par Gilles Trequesser)