Quelles précautions prendre pour éviter les noyades?

La plage de la Lagune à La-Teste-de-Buch - (Photo d'illustration) - Google Street VIew
Les vacances d'été approchent à grands pas et, avec elles, l'envie de se baigner que ce soit à la mer ou dans une piscine. Mais la baignade n'est, évidemment, pas sans danger. Pendant l'été 2018, plus de 400 personnes sont mortes à la suite d'une noyade. Il s'agit même de la première cause de mortalité accidentelle chez les moins de 25 ans en France. Pour enrayer ce phénomène, le gouvernement a, par ailleurs, lancé jeudi une campagne "Vigilance Noyade". Plusieurs précautions sont à prendre en compte pour profiter sereinement de son été dans l'eau.
Avant la baignade
Avant même d'avoir l'intention de se baigner, cela peut paraître évident, mais il faut "s'assurer de son niveau de natation, car on peut être 'bon nageur' en piscine mais pas forcément en pleine mer", rappelle Adrien Thevelein, cadre opérationnel et formateur à la Fédération Française de Sauvetage et de Secourisme (FFSS). "Il faut apprendre à nager dès son plus jeune âge pour, plus tard, éviter la noyade dans des zones non surveillées ou dans sa piscine seul chez soi", ajoute-t-il.
Adrien Thevelein recommande également d'éviter une exposition prolongée au soleil, car la température du corps augmente et le contact avec une eau plus fraîche provoque l'hydrocution.
"Il faut absolument s'hydrater régulièrement pour éviter de faire un malaise dans l'eau. Il est également conseillé d'entrer progressivement dans l'eau, en s'humidifiant la nuque, le ventre et le visage. A la moindre sensation de frisson, il vaut mieux arrêter la baignade."
Enfin, certains comportements alimentaires sont à éviter.
"Il ne faut pas avoir bu trop d'alcool, mangé excessivement ou fait un effort trop important car cela fatigue le corps et le risque de noyade augmente", rappelle Adrien Thevelein.
L'hydrocution n'est pas forcément quelque chose de foudroyant. Une personne peut ressentir des sensations de malaise, des frissons, des crampes, des maux de tête ou même des démangeaisons. Il faut alors sortir de l'eau et se faire prendre en charge par des personnes à proximité. Une noyade n'est également pas immédiate non plus. Il est donc nécessaire de surveiller un enfant qui aurait "bu la tasse" et lui faire voir un médecin en cas de fatigue importante, de lèvres bleues ou de difficultés respiratoires.
A la plage
Pour se baigner en sécurité à la plage, il faut privilégier en priorité des zones surveillées et bien faire attention à la couleur des drapeaux (vert, jaune et rouge) qui indique le niveau de dangerosité de la mer.
Adrien Thevelein conseille de ne pas hésiter à aller voir les sauveteurs pour connaître la physionomie de la plage, notamment pour savoir si la pente est raide ou douce.
"Dans le Sud, où les pentes sont particulièrement raides, on peut passer d'une eau à 70cm de profondeur à 2m de profondeur. Les sauveteurs pourront vous dire s'il existe des risques particuliers, comme de fortes vagues."
A la plage, il est absolument nécessaire de nommer un adulte référent qui sera en charge de bien surveiller les enfants. Ces derniers doivent porter des maillots avec des brassards intégrés, qui sont adaptés à leur morphologie, pour éviter tout risque de noyade. Les bouées peuvent être dangereuses car l'enfant, en glissant à l'intérieur, va se retrouver la tête sou l'eau.
Dans une piscine privée
Une piscine enterré privée à usage familial doit, selon la loi, être équipée "d’au moins un des quatre dispositifs de sécurité normalisés visant à prévenir le risque de noyade : abri, alarme, barrière ou couverture". Il est nécessaire de vérifier que le dispositif fonctionne bien avant chaque baignade.
Les piscines hors-sol ne sont, quant à elles, pas soumises à une réglementation spécifique. Pour celles-ci, "il ne faut pas oublier de retirer l'échelle", souligne Adrien Thevelein. Le formateur de la FFSS note qu'il faut "toujours avoir une perche ou une bouée en bord de piscine pour intervenir rapidement". Et un téléphone à proximité pour prévenir les secours.
L'eau, généralement plus chaude dans une piscine, peut également inciter les baigneurs à ne pas y rentrer progressivement. Or, "le risque d'hydrocution est beaucoup plus important dans une piscine privée que dans la mer", explique Adrien Thevelein.
Dans un cours d'eau
Les réglementations liées à la baignade dans un cours d'eau dépendent d'arrêtés municipaux. Mais il faut considérer "qu'à partir du moment où il n'y a pas de zone de baignade aménagée, celle-ci est interdite", affirme Adrien Thevelein.
"Se baigner en eaux claires peut être dangereux, avec le risque d'être aspiré par le fond ou d'être amené sur des rochers", ajoute-t-il.
Le formateur de la FFSS signale, enfin, qu'il y a un seul numéro de téléphone à mémoriser pour cet été (et à ne pas hésiter à appeler): le 112.