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Société

Punaises de lit: une augmentation de 76% des interventions en France en 2020

Des punaises de lit dans un bocal à Rosemont, dans l'Illinois, le 22 septembre 2010. (PHOTO D'ILLUSTRATION).

Des punaises de lit dans un bocal à Rosemont, dans l'Illinois, le 22 septembre 2010. (PHOTO D'ILLUSTRATION). - Brian Kersey - Getty Images North America - AFP

La Chambre syndicale des métiers de la dératisation, désinsectisation et désinfection a enregistré entre 2019 et 2020 une hausse de 76% des interventions de professionnels liées à ce fléau sanitaire.

C'est un fléau qui n'épargne plus personne. Selon des chiffres de la Chambre syndicale des métiers de la dératisation, désinsectisation et désinfection (CS3D) révélés par Le Parisien ce lundi, les interventions de professionnel pour des punaises de lit ont explosé en France en 2020. Elles ont augmenté de 76% sur l'ensemble du territoire, alerte la CS3D.

Un manque d'information

Qu'il s'agisse de logements de particuliers, d'hôtels, de transports en commun, de salles de cinéma ou de maisons de retraite, le nuisible prospère partout. Entre 2018 et 2019, les interventions pour éradiquer l'insecte avaient déjà connu une hausse de 30%.

Interrogé par nos confrères du Parisien, Romain Lasseur, docteur en toxicologie et spécialiste du comportement des espèces envahissantes explique cette hausse inédite par deux vecteurs: d'abord "les gens n'identifient pas tout de suite qu'ils sont face à des punaises car il y a un manque d'information", mais il existe aussi "une difficulté à éradiquer" les punaises de lit.

Et si la France a passé une bonne partie de l'année 2020 confinée, les professionnels craignent 2021, avec une maîtrise de l'épidémie qui permettrait un déconfinement durable de la population.

"Les punaises de lit peuvent rester des mois sans se nourrir donc quand tout rouvrira une fois la crise sanitaire passée, il faudra s'attendre à un pic d'infestations", prévient Stéphane Bras, porte-parole du syndicat.

Dépression, stress post-traumatique...

Une étude réalisée par le réseau Sentinelles - constitué de l'Inserm et de Sorbonne Université - notait qu'en 2019, 72.000 consultations chez des cabinets des médecins généralistes étaient liées à des punaises de lit. 98% d'entre elles étaient associées à des lésions cutanées, dues aux morsures de ces punaises qui se nourrissent de sang.

Au-delà de ces séquelles physiques, la présence de ce nuisible à son domicile peut provoquer des dommages psychologiques importants, pouvant aller jusqu'à la dépression ou le stress post-traumatique.

"Les punaises de lit rendent la vie compliquée et les solutions sont complexes à mettre en œuvre, vous vous sentez démuni", affirmait en début d'année Julien Denormandie, alors ministre chargé de la Ville et du Logement.

Un plan d'action a été lancé et prévoit notamment la création d'un observatoire de l'insecte, ainsi que des aides financières pour les personnes infestées en précarité.

Site dédié et numéro vert

Le gouvernement a par ailleurs mis en ligne le site stop-punaises.gouv.fr et créé un numéro où sont prodigués les bons gestes à suivre en cas d'invasion: le 0806.706.806. 

Pour tenter de se débarrer de ces nuisibles, il est conseillé de laver sa literie et ses vêtements à une température supérieure à 60°C au moins, ou de les congeler dans des sacs-poubelles à -20°C pendant au moins 72 heures. Si la situation persiste, il devient nécessaire de faire appel à des professionnels spécialisés dans la détection.

Par E.P avec AFP