Plus de 3.000 actes homophobes et transphobes enregistrés en 2024, selon l'Observatoire des inégalités

Une brigade de police anti-stupéfiants afin d'éradiquer le trafic de drogue à Villeurbanne, en France, le 29 novembre 2024. (Photo d'illustration) - Romain Doucelin/NurPhoto
Diffamations, injures, menaces, agressions physiques... Selon un rapport de l'Observatoire des inégalités paru ce jeudi 9 octobre, plus de 3.055 crimes et délits anti-lesbiennes, gays, bisexuels ou transgenres (LGBT) ont été recensés par la police et la gendarmerie au cours de l'année 2024. Un chiffre qui a triplé par rapport à 2016, où 1.056 actes avaient été enregistrés.
Si l'on en croit les conclusions du rapport de l'Observatoire, 72% des victimes d'actes anti-LGBT sont des hommes. La moitié a entre 18 et 29 ans, précise l'étude, citant les chiffres du ministère de l'Intérieur.
Dans la plus grande majorité des cas, les infractions sont de l'ordre de la diffamation ou de l'insulte (32%). S'ensuivent les agressions graves (21%) et les menaces (19%). Les atteintes à caractère sexuel (7%) et les atteintes aux biens (7%), quant à elles, devancent le harcèlement (5%).
Un faible taux de plaintes déposées
Par ailleurs, l'Observatoire des inégalités note qu'il "est particulièrement difficile de mesurer l’ampleur réelle du phénomène". En cause, le faible taux de plaintes déposées. Le rapport indique que seulement 20% des victimes de menaces ou de violences anti-LGBT déclarent avoir porté plainte. Un chiffre qui descend à 5% pour les victimes d'insultes homophobes ou transphobes.
De plus, "une grande partie des actes ne sont pas déclarés car ils sont très difficiles à prouver, notamment ceux qui se jouent entre proches, dans l’intimité de la famille par exemple", détaille l'Observatoire des inégalités. En se basant sur de précédentes enquêtes et sur des données datant de 2018, l'organisme indépendant rajoute que 170.000 personnes environ disent recevoir des injures homophobes chaque année.
Toujours selon l'Observatoire des inégalités, qui s'appuie sur des données de 2023, 24% des personnes LGBT déclarent avoir été discriminées au travail, 20% durant leurs sorties (café, bar, restaurant) et 17% par un personnel de santé ou un service social.