Philip Roth, géant de la littérature américaine, est mort à 85 ans

Philip Roth lors d'une cérémonie à la Maison Blanche en 2011 - Jim Watson-AFP
L'écrivain Philip Roth, géant de la littérature américaine, est mort mardi à l'âge de 85 ans, selon son agent cité par plusieurs médias américains. Observateur lucide de la société américaine et de ses travers, ce natif de Newark, dans le New Jersey, avait été régulièrement pressenti pour le Nobel de littérature, sans jamais l'obtenir néanmoins.
Le prix Pulitzer en 1998
Il est notamment l'auteur de La Tache, Le complot contre l'Amérique, ou Pastorale américaine, qui lui vaudra le prix Pulitzer en 1998. C'est le livre Portnoy et son complexe qui l'avait révélé au grand public en 1969, un ouvrage qui avait fait scandale, à la fois pour ses descriptions sexuelles très crues et sa façon d'aborder la judaïté.
Ces deux thèmes resteront très présents dans la majeure partie de son œuvre. Il sera plusieurs fois publiquement critiqué par des figures du judaïsme pour ses écrits sur la judaïté. Son style acéré et sarcastique aura marqué plusieurs générations de lecteurs, ainsi que sa propension à mêler fiction et réalité, appuyant beaucoup de ses romans sur sa propre expérience.
Le plus grand écrivain américain
Il évoquait ainsi régulièrement dans ses livres le quartier de Weequahic, à Newark, où il a grandi, avant que des émeutes raciales en 1967 ne transforment radicalement la ville, vidée d'une bonne partie de ses habitants blancs.
Régulièrement salué comme le plus grand écrivain américain vivant, il avait annoncé sa décision d'arrêter d'écrire en 2012. Il partageait sa vie entre Manhattan et le Connecticut.
Il s'en était pris plusieurs fois à Donald Trump
Peu attiré par les mondanités et les interviews, Philip Roth était un observateur avisé de la vie politique américaine. Il avait notamment critiqué George Bush fils, "un homme incapable de faire tourner une quincaillerie, sans parler d'un pays comme celui-ci", selon lui, avant de soutenir Barack Obama.
Plus récemment, il s'en était pris plusieurs fois à Donald Trump, qualifié de "menteur compulsif, un ignorant, un fanfaron, un être abject animé d'un esprit de revanche et déjà quelque peu sénile", dans un entretien au quotidien Libération.