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Société

Paris: le monde de la nuit s'agace de "l'autoritarisme" de la préfecture

Les exploitants d'établissements de nuit déplorent l'augmentation des fermetures administratives à Paris.

Les exploitants d'établissements de nuit déplorent l'augmentation des fermetures administratives à Paris. - Florian David - AFP

Les exploitants de bars, restaurants ou discothèques dénoncent la recrudescence des fermetures administratives de leurs établissements. La préfecture défend une volonté "d'appliquer la loi" contre les tapages nocturnes.

La nuit parisienne a-t-elle du soucis à se faire? Les professionnels de la restauration et du monde de la nuit se préoccupent en tout cas du nombre de fermetures administratives prononcées ces derniers mois à Paris. D'après Le Parisien, citant des chiffres de la préfecture de police, ces fermetures ont augmenté de 17,15% entre 2016 et 2017.

Parmi ces fermetures décidées temporairement, des établissements emblématiques comme les Nuits Fauves ou la Machine du Moulin Rouge ont dû garder porte close respectivement 1 mois et 15 jours. Selon les exploitants, la préfecture fait preuve d'autoritarisme.

"Ce qui nous inquiète, c’est qu’il n’y a pas de cause objectivement fondée, pas de défaut professionnel des exploitants, ce qui leur est reproché n’est pas lié à leur responsabilité directe: du bruit dans la rue, des attroupements, quelques voisins qui se plaignent… On ne parle pas de crimes, ni de viols. On nous sanctionne pour des bricoles!", regrette dans Le Parisien Patrick Malvaës, président du Syndicat national des discothèques et lieux de loisirs.

Une volonté "d'appliquer la loi"

Des incidents graves ont toutefois précédé certaines fermetures comme celle des Nuits Fauves où 3 personnes ont été hospitalisées d'urgence après l'ingestion de GHB, la "drogue du violeur". "Un incident comme ça peut avoir lieu n'importe où, dans une cour de lycée, dans une salle de cinéma... On ne peut pas être derrière chaque client... La responsabilité du consommateur ne doit pas être transférée vers les établissements", poursuit Patrick Malvaës. La préfecture de police se défend de son côté d'une trop grande sévérité.

"Ce qui a motivé ces décisions rapides, ce n'est pas le désir de fermeté, c'est la gravité des faits", insiste le préfet de police Michel Delpuech. Il défend une "volonté d'appliquer la loi" et des sanctions justifiées dans le but de "protéger les gens" et "le droit à la tranquillité des riverains".

Les professionnels de la nuit soulignent l'"arrêt de mort économique" que représente une fermeture de plusieurs jours. Des réunions entre la préfecture et les exploitants doivent avoir lieu dans les prochaines semaines pour tenter d'apaiser les choses. En l'absence de compromis, ils menacent de déposer un recours devant la cour de justice européenne. 
C. B