Parcoursup: les universités tâtonnent avec le classement des candidatures

Le logo de la nouvelle plateforme d'inscription à l'enseignement supérieur, Parcoursup. - Lionel Bonaventure - AFP
Mardi 22 mai, 18h. Ce sera l'heure du premier verdict pour les 810.000 élèves inscrits sur la plateforme Parcoursup. Les épreuves ont à peine commencé que les établissements de l'enseignement supérieur vont déjà donner une première réponse aux candidatures, à l'issue d'une sélection encore expérimentale après l'entrée en vigueur de la loi Vidal. "Chaque jour, de nouveaux candidats auront de nouvelles propositions" au fil des désistements des autres, assure le ministère de l'Enseignement supérieur.
La sélection a été épineuse pour les universités. Contrairement à Admission post-bac (APB), les étudiants n'ont pas eu à ordonner leurs voeux mais à les motiver, CV, lettre de motivation et documents complémentaires à l'appui. Ce qui complique la décision des universités, notamment dans les filières dites "en tension".
C'est notamment le cas en Sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS), une des filières les plus demandées. A Montpellier, il y a environ une place pour dix candidats. Près de 5300 candidats ont confirmé leurs voeux sur Parcoursup, qui ont d'abord été triés grâce à un algorithme, puis par les enseignants eux-même..
"Je ne vois pas comment ça pourrait être pire que l'année dernière"
"Les collègues y ont passé beaucoup de temps. On s'est répartis le travail", explique à BFMTV Didier Delignières, doyen de l'UFR STAPS de Montpellier. Afin d'ordonner les candidatures, les résultats scolaires et l'engagement sportif et associatif sont traduits en notes, un système plus juste pour le doyen.
"Je ne vois pas comment ça pourrait être pire que l'année dernière", fait-il valoir. "Le principal problème, qui ne devrait plus se présenter, ce sont les candidats pour qui c'était le projet de leur vie, qui avaient toutes les compétences requises pour réussir, et qui se retrouvaient éjectés par le tirage au sort."
A Paris Descartes, 75.000 voeux ont été triés et classés. "Sur une des licences auxquelles je me suis intéressé, j'ai lu plus de 400 lettres de motivation, (soit) plus des deux tiers des motivations des candidats", déclare Frédéric Dardel, président de l'université.
"J'ai lu en particulier aussi toutes les lettres de motivation des candidats atypiques. C'est un travail qui est très riche parce que ça nous dit qui veut venir chez nous", reconnaît-il.
"C'est du tirage au sort"
Malgré une lecture attentive des dossiers et les différents moyens trouvés par les universités pour étudier les candidatures qui leur sont proposées, le système reste partial pour Pierre Chantelot, enseignant agrégé et secrétaire national du syndicat SNESUP-FSU.
"Il y a trop d'étudiants qui se retrouvent avec la même note. Comment départager à la 7e décimale? Donc, en fait, c'est du tirage au sort", affirme-t-il au micro de BFMTV.
Pour éviter d'avoir à faire des choix qu'elles estiment arbitraires entre les candidats, quelque 120 unités de formation ont refusé de classer les candidatures. Un classement qui n'aura d'effet sélectif que dans les zones et filières en tension, en Île-de-France notamment.