Ouverture des parcs: la mairie de Paris rejette tout "bras de fer" avec le gouvernement mais persiste

Malgré le refus du gouvernement d'ouvrir les parcs et jardins de la capitale, la mairie de Paris réitère sa demande sous réserve du respect d'un certain nombre de règles. Une demande soutenue par des associations de médecins.

Éviter le "bras de fer" avec le gouvernement sur la question de l'ouverture des parcs et jardins parisiens et perpétuer le "dialogue". Voilà la teneur du discours qu'a tenu Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la mairie de Paris, au cours du conférence de presse ce jeudi.

"Nous maintenons notre demande", a poursuivi le socialiste. Celle d'ouvrir les espaces verts de la capitale dans un cadre sanitaire drastique permettant d'éviter toute surfréquentation. Concrètement: en filtrant l'accès aux promeneurs portant un masque uniquement et en interdisant les positions statiques.

"Je pense que c'est une question de santé publique", avait plaidé Anne Hidalgo il y a quelques jours, jugeant étonnant que l'on puisse "prendre le métro" dans la capitale "mais pas marcher dans un parc". En vain. 

"Paris est en zone rouge"

Le gouvernement a jusqu'ici justifié à cette demande une fin de non recevoir. Cette ouverture est "inopportune compte tenu de la vivacité de la circulation du virus en région Île-de-France", a ainsi déclaré mercredi la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye. "Paris est en zone rouge" et la région est "très densément peuplée avec de multiples interactions potentielles", a-t-elle plaidé.

Une justification qui peine à convaincre la mairie de Paris, laquelle demande alors pourquoi l'ouverture de parcs de Seine-Saint-Denis, comme celui de La Courneuve, a pu être soumise à expérimentation, et ce alors que le département durement frappé par la crise sanitaire est aussi en zone rouge.

Une question de "santé mentale"

Dans l'espoir de faire pencher la balance du côté de la mairie, Emmanuel Grégoire a tenu à rappeler que l'initiative municipale bénéficiait du soutien de "très nombreuses associations de médecins". La CSMF, premier syndicat de médecins libéraux, a ainsi réclamé à son tour ce jeudi la réouverture des parcs parisiens, jugeant nécessaire que les habitants de la capitale, pour leur "santé mentale", puissent s'"aérer" après deux mois de confinement.

"Nous soutenons la demande de la maire de Paris Anne Hidalgo quant à la réouverture sous conditions des parcs parisiens, et demandons au gouvernement de réfléchir à la réouverture rapide des cafés et restaurants", a indiqué dans un communiqué la branche parisienne de la CSMF.

"Certains trottoirs sont bondés. Les parisiens, notamment les moins privilégiés qui vivent dans les zones les plus densifiées, n'ont pas eu la possibilité de respirer pendant le confinement et ne le supportent plus, insiste le syndicat (...). Laissons-les s'aérer. Faisons confiance à leur civisme et à la mairie de Paris pour organiser cela", ajoute-t-il.

Florian Bouhot avec AFP