"On est là pour limiter la casse": début de soldes difficile pour les commerçants parisiens

Avec le début des soldes, les commerçants parisiens espèrent compenser au maximum les pertes subies lors des manifestations du mois de décembre.

Les soldes d'hiver débutent sous tension à Paris. Les commerçants de la capitale espèrent rattraper leur retard après un fin d'année morose marquée par les manifestations des gilets jaunes. Mais le moral n'est pas au plus haut et l'espoir est mince. Il faut dire que la fin de l'année 2018 a été l'une des pires dans le secteur commercial à Paris et en Ile-de-France. 

Dans le 16e arrondissement, Philippe, commerçant, affiche ses rabais sur des planches en bois qui remplacent ses vitrines, brisées quelques semaines auparavant. "Les soldes vont juste permettre d'écouler ce qui reste du stock et de rentrer de la trésorerie mais ça ne rattrapera jamais le bilan catastrophique du mois de décembre", désespère-t-il. 

Comme nombre de commerçants, Philippe a constaté le climat maussade qui perdure depuis plusieurs semaines: "Dans certains quartiers, les gens ne sortent pas. C'est vrai qu'il y a une morosité et on ne sait même pas où on va", s'inquiète-t-il. 

"On va essayer de faire au mieux"

Non loin de là, Dimitri Wrobel, gérant d'une boutique dans le 16e arrondissement, a soldé toutes ses chaussures à 29 euros. Il espère augmenter ses ventes après avoir subi lui aussi une fin de mois de décembre difficile. Mais selon lui, ce ne sera pas suffisant pour rattraper ses pertes: 

"En général, le chiffre d'affaires perdu dans le commerce de proximité, on ne le rattrape pas. Maintenant, on est là pour limiter la casse et essayer de terminer une bonne saison d'hiver. Elle a été laborieuse jusqu'à maintenant. On a un mois et demi pour avoir un peu plus de débit et un peu plus d'effervescence donc on va essayer de faire au mieux", explique-t-il. 

Les commerçants comptent sur samedi prochain

La période est donc cruciale. D'autant que les soldes d'hiver représentent chaque année environ 20% des ventes annuelles des commerçants. Touché lui aussi, Rémy Makinadjan, président du comité George V, garde espoir et espère que le prochain week-end de mobilisation n'empêchera pas les professionnels de travailler pendant le décisif premier samedi de soldes:

"L'état d'esprit des commerçants est morose mais il reste extrêmement positif. [...] On espère qu'avec le concours de la Préfecture de police de Paris que les dispositifs en place permettront aux gilets jaunes de manifester respectueusement et aux commerçants de faire leur travail dans de bonnes conditions", souligne-t-il. 

Paul Louis avec BFM Paris