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Nuisances aériennes de Roissy: un maire porte plainte contre le gouvernement

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A Saint-Prix, près de Roissy, les nuisances aériennes sont quasi-permanentes. A quelques semaines de la COP21 et des Régionales, le maire de la commune décide de porter plainte contre l’État. Car, selon lui, c’est la santé d’un bassin de 300.000 habitants qui est en jeu.

Du matin au soir, c’est un vacarme permanent qui provient du ciel. La petite commune de Saint-Prix dans le Val d’Oise subit de plein fouet le trafic aérien de l’aéroport de Roissy. Située à 15 kilomètres à l'ouest du tarmac parisien, la ville se situe dans un couloir aérien et vit au rythme des décollages et atterrissages.

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A trois semaines du lancement de la COP21 et à quatre des élections régionales, le timing est idéal pour "passer un nouveau cap" pour le maire de Saint-Prix. En pleine campagne, Jean-Pierre Enjalbert, tête de liste val-d’oisienne du parti de Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République), a porté plainte contre Alain Vidalies, le secrétaire d’Etat chargé des Transports, pour mise en danger de la vie d’autrui. De son côté, le gouvernement dénonce un opportunisme politique.

Trop de décibels pour un bon sommeil

Pour l’élu, c’est la santé d’un bassin de 300.000 habitants qui est en jeu. Notamment la "dette de sommeil" de certains riverains. "En moyenne, 163 appareils décollent chaque nuit de Roissy", estime le maire de Saint-Prix. "Chaque avion provoque un choc sonore qui atteint des niveaux supérieurs à 70 décibels, parfois 80, sur la façade de votre maison." Selon Jean-Pierre Enjalbert, les nuisances aériennes sont deux fois supérieures au cadre réglementaire. Les bruits sont considérés comme "gênants" au-delà des 60 décibels selon l’autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires.

"Quand le sommeil est abîmé, cela provoque de graves problèmes de santé comme de l’hypertension, des troubles cardio-vasculaires ou du diabète", précise Jean-Pierre Enjalbert. Le candidat exige qu’un couvre-feu, comme à Orly, soit installé.

Le ras-le-bol des habitants

Dans les rues de Saint-Prix, on entend les mêmes échos auprès des habitants. "Ils nous réveillent et on ne se rendort plus. Quand les avions se posent, on pourrait presque leur toucher le ventre", assure Marcel, riverain depuis 30 ans et excédé par ce "calvaire".

"Vous êtes au téléphone et vous n’entendez plus rien. Vous ne pouvez plus poursuivre votre conversation", témoigne une riveraine.

Au-delà du bruit, c’est la fréquence du trafic qui est également mis en cause. "J’avais contrôlé une fois: on avait presque un avion toutes les minutes", affirme une habitante de Saint-Prix. Le maire faisant de ce fléau une priorité de campagne pour les Régionales, il devrait sans doute interpeller plusieurs oreilles.

Pierjean Poirot avec Igor Sahiri et David Bouteiller