BFMTV
Manifestations

Salon de l'agriculture: le stand du ministère de l'Agriculture saccagé par des manifestants

Des manifestants ont totalement démonté le stand du ministère de l'Agriculture au SIA ce samedi matin.

Des manifestants ont totalement démonté le stand du ministère de l'Agriculture au SIA ce samedi matin. - AFP

Un petit groupe de manifestants a démonté le stand du ministère de l'Agriculture, ce samedi matin, avant d'être maîtrisé par les CRS. Deux personnes ont été brièvement interpellées, mais elles ne devraient pas faire l'objet de poursuite.

"Les pansements, ça suffit!" Des heurts ont éclaté au salon de l'agriculture (SIA), où des manifestants ont totalement mis à sac le stand du ministère de l'Agriculture, avant d'être maîtrisés par des CRS. Deux personnes ont été interpellées, mais elles ne devraient pas être poursuivies.

"L'incident est clos", a assuré en fin de matinée Xavier Beulin, le président de la FNSEA, depuis le salon de l'agriculture. "Votre action, je ne l'ai pas condamnée. Il y a beaucoup de colère, beaucoup de désespoir", a-t-il commenté. 

"Voilà l'exaspération, voilà où on en est!"

Les manifestants ont détruit les parois et le mobilier du stand, et les ont mis à l'écart. Après cette action coup de poing, plusieurs dizaines d'entre eux ont continué à protester, à grands coups de sifflets durant plusieurs minutes.

"Il n'y a eu aucune violence! C'est la police qui a fait de la violence. Aujourd'hui, on a évacué du mobilier gentiment et après on s'est fait rentrer dedans", s'est justifié sur BFMTV un manifestant, membre du syndicat des Jeunes agriculteurs. "Aujourd'hui, la filière est en crise et on n'a aucune réponse. Ça fait des années que ça dure, il faut des réformes de structure. Les pansements, ça suffit", a-t-il ajouté. 

"Je suis aux côtés des agriculteurs d'Ile-de-France qui sont venus dire haut et fort devant le stand (...) que les producteurs agricoles de ce pays ne se sentaient pas des citoyens. Voilà l'exaspération, voilà où on en est!", a expliqué à l'AFP le secrétaire général de la FNSE, Dominique Barreau.

Des manifestants se sont de nouveau confrontés, un peu plus tard, aux forces de l'ordre, en tentant de bloquer une camionnette dans laquelle leurs collègues interpellés avaient été embarqués.

"On peut entendre la colère. La violence, non"

Le président François Hollande, qui a quitté le salon après une visite copieusement huée, n'était pas présent lorsque ces incidents ont éclaté. 

"On peut entendre la colère. La violence, les dégradations matérielles, non", a réagi l'entourage du président, après ces heurts.

Avec l'effondrement généralisé des cours agricoles qui frappe en particulier les éleveurs, plus de 40.000 exploitations sont en situation d'extrême urgence, selon Stéphane Le Foll. Plus de 60.000 (sur 490.000) ont réclamé de l'aide alors qu'un éleveur de porcs, en Bretagne, perd jusqu'à 6.000 euros par semaine.

Stéphane Le Foll, accablé par des sondages défavorables (73% des Français jugent qu'il a un bilan négatif, selon OpinionWay pour Le Figaro, et 53% disent qu'il est "plutôt un mauvais ministre" selon Odoxa pour Le Parisien et France Info), et le Premier ministre Manuel Valls n'ont rien ménagé ces derniers jours pour calmer les esprits à l'approche de ce rendez-vous annuel.

C. P. avec AFP