Pistes de Sébastien Lecornu pour le budget: Olivier Faure estime qu'elles sont "très en deçà" des attentes du PS

Le Premier secrétaire du PS Olivier Faure a estimé, avant le départ de la manifestation parisienne à l'appel de l'intersyndicale ce jeudi 2 octobre, que les propositions présentées par Sébastien Lecornu pour les salariés à bas revenu sont "très en deçà" des attentes des socialistes, tout en assurant vouloir "donner sa chance" au Premier ministre avant sa rencontre avec lui vendredi 3 octobre à Matignon.
"C'est sûr qu'il vaut mieux faire quelque chose en direction des salariés plutôt que rien, mais la réalité, c'est que c'est très en deçà de ce que nous attendons", a déclaré Olivier Faure.
"Nous verrons demain. Moi, je veux donner sa chance au Premier ministre", a-t-il ajouté, chahuté par quelques dizaines de manifestants qui ont reproché au patron du PS sa présence dans le cortège.
Plusieurs pistes pour Matignon
Avant de recevoir les groupes politiques de l’Assemblée nationale et du Sénat ce vendredi 3 octobre à Matignon, le cabinet du Premier ministre a déjà dévoilé plusieurs pistes susceptibles de figurer dans le prochain projet de loi de finances (PLF) pour 2026.
Parmi elles, on compte, selon les informations de BFMTV, une baisse de l'impôt sur le revenu ciblée sur les couples payés "légèrement" au-dessus du SMIC, indique Matignon.
Les services du Premier ministre, qui avaient dans un premier temps annoncé viser les foyers touchant exactement le SMIC, ont rectifié dans l'après-midi: un couple dont chacun des membres est payé 1.476 euros par mois - soit le montant mensuel du SMIC - n'est effectivement pas assujetti à l'impôt sur le revenu, le seuil étant fixé à 1.491 euros.
Prime Macron, incitations fiscales...
Autre piste notable, Matignon envisage de réactiver la "prime Macron" , qui comportait des avantages fiscaux, ensuite supprimés quand elle est devenue une prime de "partage de la valeur". Facultative pour les entreprises, cette prime avait connu un franc succès en 2023, mais était moins sollicitée depuis qu'elle a été en 2024 défiscalisée.
Le gouvernement réfléchirait également à de nouvelles incitations fiscales pour les transmissions intergénérationnelles, notamment à destination des petits-enfants et des jeunes.
Par ailleurs, la défiscalisation et les allègements de cotisations sociales sur les heures supplémentaires seraient également à l’étude. Pourtant, les heures supplémentaires sont déjà exonérées d'impôt sur le revenu en France dans la limite de 7.500 euros par an. Ce plafond a été fixé en 2022 et est toujours en vigueur actuellement.
Malgré ces annonces, qui ont animé les débats dans les cortèges de la manifestation du 2 octobre, le cabinet du Premier ministre, contacté par BFM Business, a tenu à temporiser et de préciser que "rien n’est tranché et qu'"il ne s'agit pas de mesures contrairement à ce que beaucoup de médias, ont relaté mais de pistes de travail ou de réflexion."