BFMTV
Manifestations

Notre-Dame-des-Landes : un médecin témoigne de la brutalité des heurts avec les CRS

Le week-end du 24-25 novembre, une vaste opération de police a été menée pour déloger les manifestants anti-aéroport.

Le week-end du 24-25 novembre, une vaste opération de police a été menée pour déloger les manifestants anti-aéroport. - -

Alors qu'elle s'attendait à devoir soigner des "petits bobos", l'infirmerie établie sur le site du futur aéroport a dû pratiquer une médecine d'urgence.

Le docteur Stéphanie Lévêque, qui s'était portée volontaire le week-end des 24 et 25 novembre dernier pour soigner les manifestants, est allé de surprise en surprise. Alors qu'elle pensait devoir soigner des "petits bobos" elle a dût pratiquer une véritable médecine d'urgence, confit-elle à L'Express. Elle s'en est d'ailleurs émue dès le lendemain dans une lettre à la préfecture.

De blessures parfois graves

Dans son courrier de trois pages, la praticienne relate, photos à l'appui, et par le menu, les blessures infligées aux manifestants, qu'elle classe selon la cause. Ainsi, le samedi 24 novembre, elle relate 11 blessures par Flashball, dont deux au thorax (risque de lésion hépatique) et une à la joue et la lèvre (avec probable lésion dentaire ou maxillaire). Les bombes assourdissantes sont aussi mises en cause avec des débris qui "pénètrent profondément dans les chairs, risquant de léser des artères, nerfs ou organes vitaux".

Les secours gênés par les barrages de police

Pis, le médecin met en lumière les difficultés rencontrées pour l'organisation des secours. "L’ambulance des pompiers a été retardée par les barrages des forces de l’ordre, ce qui est inadmissible ! J’ai donc amené moi-même un deuxième blessé devant être hospitalisé", explique-t-elle.

Ces constatations résonnent d'un écho particulier, alors que, le 24 novembre dernier, le ministre de l'Intérieur condamnait avec fermeté les violences perpétrées contre les forces de l'ordre. Le porte-parole du ministère, Pierre-Henri Brandet relevait alors qu'un CRS blessé par un jet de pavé avait perdu connaissance avant d'être évacué vers le centre hospitalier de Nantes.

David Namias