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Manifestations

Notre-Dame-des-Landes : heurts entre forces de l'ordre et opposants

Les forces de l'ordre présentes sur le site, vendredi 23 novembre

Les forces de l'ordre présentes sur le site, vendredi 23 novembre - -

Depuis vendredi matin, quelque 500 gendarmes mènent une "importante opération" d'évacuation de squatteurs. Des heurts ont éclaté à la mi-journée. Un gendarme et deux journalistes au moins seraient blessés.

Cinq cent gendarmes contre autant de manifestants. Une opération d'évacuation d'opposants au projet de l'aéroport "Grand Ouest" est en cours depuis l'aube, vendredi, à Notre-Dame-des-Landes. Vers midi, des heurts ont éclaté entre les forces de l'ordre et les opposants qui occupent le site.

Les gendarmes entendaient évacuer des squatteurs de trois sites situés à l'ouest de la "zone d'aménagement différé" du projet d'aéroport, qu'ils occupent depuis une manifestation de "réoccupation" samedi dernier.

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En guise de riposte, les opposants ont appelé au blocage de plusieurs ponts, rapporte Presse Océan. En début d'après-midi, la circulation était fortement perturbée sur le pont de Cheviré, sur le périphérique de Nantes, après une "opération escargot" menée par des tracteurs. Le pont de Saint-Nazaire était également fermé à la circulation.

Sur le site, les premiers affrontements ont commencé vers midi. Alors que deux pelleteuses et une benne ramassaient les matériaux de construction et les outils, plusieurs dizaines d'opposants ont surgi des bois en jetant des bouteilles de verre et des cailloux. Les forces de l'ordre ont répliqué avec des grenades et des bombes lacrymogènes.

Dans l'après-midi, un gendarme a été blessé à la main et deux journalistes TV ont été touchés à la tête par des jets de pierre, a rapporté via Twitter une journaliste de l'AFP sur place.

"Empêcher l'installation d'un camp"

Depuis octobre, des affrontements opposent les adversaires à la construction du futur aéroport "Grand Ouest" aux forces de l'ordre, qui tentent de déloger des squatteurs installés, pour certains, depuis trois ans sur place.

Ces derniers font valoir que le secteur qu'ils occupent est couvert par un accord, passé en mai entre les propriétaires des terres et les collectivités locales, pour suspendre les expulsions tant que les recours juridiques ne sont pas tranchés.

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Mais le ministère ne l'entend pas de cette oreille. Vendredi, son porte-parole a insisté sur la "détermination" de l'Etat à "empêcher l'installation d'un camp pouvant servir de base de soutien aux opposants les plus radicaux, pour mener des actes de sabotage et des actions violentes sur le chantier de l'aéroport".

Bataille d'huissiers

Résultat : à côté de la bataille physique, une bataille d'huissiers s'est engagée sur le site. Le propriétaire de la parcelle de la Châtaigneraie, qui est en cours d'expropriation, s'insurgeait de ne pas avoir été prévenu de l'irruption des gendarmes sur son terrain. L'avocat du collectif des élus opposés à l'aéroport l'accompagnait avec un huissier pour "constater la voie de fait".

Face à eux, un autre huissier mandaté par la préfecture constatait pour sa part les châlets "illicites" dressés par les opposants.