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Florange : les métallos remettent leur pétition pour la nationalisation du site

Florange, le 14 janvier 2013.

Florange, le 14 janvier 2013. - -

Les salariés de l'usine métallurgique vont remettre leur pétition pour la nationalisation du site à l'Elysée, ce mercredi, mais ne seront pas reçus par François Hollande.

Une délégation intersyndicale de Florange s'est rendue mercredi peu après 11H00 dans une annexe de l'Elysée, pour y rencontrer le conseiller social de François Hollande Michel Yahiel, tandis qu'une centaine de salariés était rassemblée à proximité du palais présidentiel. Les quatre représentants syndicaux devaient remettre au conseiller social une pétition en faveur de la nationalisation du site ArcelorMittal de Florange.

Peu après 07H00, des métallurgistes, dont le leader CFDT Edouard Martin, avaient tenté de s'enchaîner aux barreaux d'une fenêtre de Matignon avant d'en être empêchés par les forces de l'ordre.

"On veut revenir au plan d'Arnaud Montebourg car il est crédible et générateur d'emplois", a expliqué à l'AFP Marc Michel (CFDT). De son côté, Matignon a fait savoir qu'"aucune demande de rendez-vous" n'avait été formulée. "S'enchaîner à une grille n'est pas une façon de demander rendez-vous", ont réagi les services de Matignon.

Signe qu'ils n'ont pas "baissé les armes", des salariés de Florange remettaient mercredi à l'Elysée une pétition pour la nationalisation du site sidérurgique mosellan, alors que, dans l'après-midi, ArcelorMittal présente son plan stratégique pour une partie de la France.

Mobilisation contre la proposition de loi "Florange"

Partis à l'aube à bord de deux bus ou venus en train, les salariés doivent se rendre à l'Elysée à l'appel de l'intersyndicale CFDT-CGT-FO avec une même image en tête : celle du candidat François Hollande, debout sur un camionnette en février 2012 à Florange, leur promettant une loi pour obliger un industriel à céder une usine rentable promise à la fermeture.

Un sujet à nouveau d'actualité puisque la semaine dernière le gouvernement a donné son feu vert à une proposition de loi socialiste dite "Florange".

Les métallos ne pourront cependant pas s'expliquer avec le chef de l'Etat, c'est en effet son conseiller social Michel Yahiel qui recevra une délégation. "On est très remontés" contre cette proposition de loi dite "Florange", "c'est de la provocation", a fustigé Jean Mangin (CGT).

La nationalisation, "un dossier qui tient la route"

Après deux mois de tractations avec le patron du géant mondial de l'acier Lakshmi Mittal et la menace brandie d'une nationalisation temporaire pour mettre en selle des repreneurs, le couperet était tombé le 30 novembre : une fermeture définitive des hauts fourneaux en raison d'un marché de l'acier atone et la suppression de 629 postes sans licenciement.

L'encre de l'accord gouvernement/ArcelorMittal n'était pas encore sèche qu'un nouveau rebondissement survenait. Le 6 décembre, le groupe se retirait à Bruxelles de l'appel d'offre pour obtenir des financements communautaires pour développer le projet Ulcos (captage et enfouissement de CO2).

Or, "le projet Ulcos fait partie intégrante de l'accord" avec le gouvernement et "à partir du moment où Mittal ne respecte pas un engagement fondamental, il faut tirer les conclusions nécessaires et reprendre le projet Montebourg" de nationalisation temporaire, "un dossier qui tient la route", estimait alors Edouard Martin, meneur de la CFDT à Florange.

"Monsieur le président, tenez votre promesse"

Lancée en décembre par l'intersyndicale, la pétition (plus de 30.110 signatures) réclame que le président "tienne sa promesse et qu'il nationalise le site afin de permettre à un repreneur d'investir".

Pourtant ArcelorMittal trace sa route et a déjà convoqué les représentants syndicaux pour parler d'un calendrier de négociations pour le volet social à Florange.

Mercredi à 13h30, la direction présentera, lors d'un comité central d'entreprise extraordinaire, son plan industriel et commercial pour sa société Atlantique et Lorraine -AMAL, huit sites dont Florange, Basse-Indre (Loire-Atlantique) et Dunkerque (Nord).

En décembre, elle avait présenté les grandes lignes de son "plan compétitivité" pour les activités d'emballage AMAL visant à "maîtriser les frais fixes" et "une productivité accrue des organisations". Elle avait notamment détaillé les 180 millions d'euros qu'elle injecterait à Florange entre 2013 et 2017 (dont 40 millions pour l'emballage, et 51,7 millions pour l'acier dédié à l'automobile).

Les délégués syndicaux souhaitent connaître l'intégralité du plan stratégique pour toutes les activités d'Amal, ses impacts sur l'emploi, avant de se prononcer sur le traitement social de Florange.

A.S. avec AFP