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Corse: heurts en marge d'une manifestation en soutien à Yvan Colonna, 67 blessés

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Plusieurs individus ont lancé des projectiles sur les forces de l'ordre en marge d'une nouvelle manifestation en soutien à Yvan Colonna ce dimanche à Bastia.

Alors que plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées ce dimanche à Bastia (Haute-Corse) pour manifester leur soutien au militant indépendantiste corse Yvan Colonna dans le coma depuis son agression dans la prison d'Arles, quelques tensions ont été observées en fin de cortège.

"300 individus cagoulés"

Les manifestants ont marché sans heurt du Palais de justice à la Préfecture. Mais à cet endroit, plusieurs individus s'en sont pris aux forces de l'ordre encadrant le cortège, en leur lançant des projectiles. Ce à quoi les forces de l'ordre ont répondu par des gaz lacrymogènes.

Dans un communiqué de presse publié en début de soirée, le préfet de Haute-Corse a précisé qu'en fin de manifestation, "300 individus cagoulés, ont attaqué la préfecture, le bâtiment de la collectivité de Corse et les forces de l’ordre avec divers projectiles" dont des cocktails molotov et des pavés. Au total, la manifestation a rassemblé 7000 personnes dans les rues bastiaises.

Au total selon les forces de l'ordre, le bilan total de cette manifestation est de 67 blessés, dont 44 membres des forces de l'ordre. "Deux manifestants ont été pris en charge au niveau du point de regroupement des victimes des sapeurs pompiers", apprend-on également de la préfecture.

300 cocktails Molotov découverts en amont de la manifestation

En prévision de cette manifestation, les rues ont été fermées, les banques sécurisées et les distributeurs bancaires protégés par des panneaux en bois. De même les conteneurs à poubelles, régulièrement utilisés par certains manifestants pour allumer des feux, ont été enlevés.

"Environ 300 cocktails Molotov ont été découvert dans un espace public" dans la ville, a aussi indiqué le procureur de Bastia Arnaud Viornery juste avant la manifestation.

Cette manifestation organisée en soutien à celui qui a été condamné pour l'assassinat du préfet Erignac, a été initiée par des syndicats étudiants nationalistes, rejoints par l'ensemble des partis nationalistes de l'île, comme pour le rassemblement de Corte dimanche dernier, qui avait rassemblé 4200 personnes selon les autorités, 15.000 selon les organisateurs.

Dès le lendemain de l'agression d'Yvan Colonna à la maison centrale d'Arles (Bouches-du-Rhône) le 2 mars, des rassemblements avaient eu lieu sur toute l'île, sur fond d'interrogations sur les conditions de cette attaque visant ce militant indépendantiste corse qui réclamait de longue date son rapprochement dans une prison de l'île.

Cette semaine, la violence s'est intensifiée avec notamment l'intrusion d'une quinzaine de manifestants mercredi soir dans le palais de justice d'Ajaccio, qu'ils ont saccagé et tenté d'incendier.

"En 7 jours de violences, les choses ont bougé"

Vendredi, le Premier ministre Jean Castex a tenté d'apaiser la situation en annonçant la levée du statut de "détenu particulièrement surveillé" (DPS) de Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, deux autres membres du "commando Erignac" encore détenus sur le continent. C'est ce statut qui bloquait le rapprochement des trois hommes dans une prison corse.

"En sept ans, rien n'a avancé, et en sept jours de violences, les choses ont bougé", a constaté dimanche auprès de l'AFP Antoine Negretti, 29 ans, venu de Balagne avec son père.

Thomas Herreman avec Emilie Roussey avec AFP