Air France : « Pas besoin de réglementer le droit de grève » ?

La grève se durcit à Air France. Le gouvernement reste inflexible. Mais ce n’est pas la pagaille dans les aéroports. « Les compagnies ont fait ce qu’il fallait », dit le syndicat des pilotes, qui dénonce l’inutilité d’une loi encadrant le droit de grève dans les transports aériens. Et vous, qu’en pensez-vous ?

Air France dit avoir assuré 60% de ses vols long-courriers et 70% de ses vols court et moyen-courriers hier mardi. Plus de 50% des pilotes étaient en grève, avec des pointes à 70% chez Air France, d'après le syndicat national des pilotes de ligne (SNPL). Ils protestent contre la proposition de loi du député UMP Eric Diard, adoptée fin janvier par les députés et qui sera examinée au Sénat à partir du 15 février. Le texte prévoit notamment une déclaration préalable des grévistes 48 heures avant le conflit et une prévision de trafic pour les usagers, au plus tard 24 heures avant le début de la grève, comme à la SNCF ou à la RATP.

Les perturbations vont s'intensifier

Le SNPL prévient que les risques de perturbations majeures vont s'intensifier dans les deux prochains jours. La grève, organisée par les syndicats français de pilotes de ligne et la majorité des organisations de stewards, hôtesses et personnels au sol, doit durer jusqu'à ce jeudi inclus. Cependant, la situation est restée calme dans les aéroports. Une large majorité des passagers ayant pu être informés et bénéficier d'une solution de voyage alternative.

25 000 mails et SMS envoyés hier par Air France

Il y a bien eu des situations très agaçantes pour certains voyageurs, comme Patrick et sa femme qui partaient pour l’Argentine : « On était à l’embarquement et même pas 10 minutes avant, le vol a été annulé. Personne ne nous avait prévenus, sur les panneaux c’était "confirmé" ».
Mais dans la plupart des cas, les voyageurs ont pu être prévenus à l’avance. Air France a envoyé 25 000 mails et SMS, hier mardi. Résultat : pas de longue file d’attente.

« Pas de queues de passagers brandissant leurs billets »

Dès lors, la proposition de loi qui obligent les compagnies à informer les voyageurs et les salariés à se déclarer grévistes 48 heures à l’avance, ne sert à rien, estime Louis Jobart, porte-parole du premier syndicat de pilote : « Il n’y a pas de queues de passagers brandissant leurs billets. Les compagnies ont fait ce qu’il fallait, sans qu’il y ait besoin de réglementer et donc de restreindre le droit de grève ».
Le préavis de grève se poursuit jusqu’à demain jeudi. Mais les pilotes, très mobilisés, se gardent le droit de perturber les premiers départs en vacances qui démarrent ce week-end.

La Rédaction, avec Antoine Perrin