"Tolérance zéro": Air France réagit après des accusations d'agressions sexuelles sur plusieurs salariées

Le résultat de la consultation lancée par Air France intervient au 13e jour de grève des salariés. (image d'illustration) - Boris Horvat - AFP
"Tout acte de violence sexiste et sexuelle est inacceptable, et n’a pas sa place chez Air France", a réagi l'entreprise après la publication d'une enquête réalisée par la cellule investigation de Radio France et dans laquelle plusieurs salariées d'Air France témoignent de faits de harcèlement et d'agressions sexuelles.
"La compagnie aérienne est résolument engagée dans la lutte contre ces agissements et applique en toute circonstance le principe de tolérance zéro", assure Air France auprès de BFMTV.
L'enquête de Radio France relate le témoignage de sept salariées de la compagnie (six hôtesses de l'air et une commandante de bord) qui accusent les pilotes de harcèlement et/ou d'agressions sexuelles. Deux d'entre elles expliquent avoir porté plainte devant la justice et six ont signalé les faits à la direction de l'entreprise, sans conséquence pour les pilotes selon elles.
"Statut de toute-puissance des pilotes"
Outre les témoignages, l'enquête évoque un rapport d'audit (daté de septembre 2024, et commandé par le Comité social et économique d'Air France). Selon ce rapport, les victimes de violences sexistes et sexuelles gardent le silence par "peur" que "leur signalement ne soit pas pris au sérieux".
Toujours selon Radio France, le document conclut à un "statut de toute-puissance des pilotes", "entretenu par la direction".
Le rapport dénonce un "contexte de permissivité vis-à-vis des actions les plus graves et les plus condamnables".
"Des sanctions sont prononcées"
Ce que dément la direction d'Air France. "En cas de signalement par un salarié, une phase d’investigation est systématiquement engagée. Lorsque des cas sont avérés, des sanctions sont prononcées, pouvant aller jusqu’au licenciement", assure la compagnie aérienne.
Air France explique également avoir conduit 18 enquêtes relatives à des signalements de harcèlement sexuel ou agissement sexiste en 2023 et 2024. Toujours selon l'entreprise, 11 sanctions disciplinaires ont été prononcées, incluant des licenciements.
"Pour des raisons de confidentialité et afin de préserver les salariés, Air France ne commente pas de dossiers individuels ou des procédures juridiques en cours", conclut la compagnie.