14-Juillet: une version 2015 low cost

Cette année, il y aura près de 300 militaires en moins sur les Champs-Elysées pour défiler. - Loic Venance - AFP
Faut-il supprimer le défilé militaire du 14-Juillet? Ces dernières années, des voix se sont élevées pour défendre cette position, comme Eva Joly, alors candidate écologiste lors de la présidentielle de 2012. Mais les Français restent attachés à ce rendez-vous, qui permet à la France d'exposer sa puissance militaire.
Pour répondre à des contraintes budgétaires, mais aussi de sécurité, cette version 2015 va toutefois être allégée. Un défilé plus court, mais aussi une liste de bals populaires mutualisés ou même annulés qui s'allonge. Pour les communes, c'est également un moyen de réaliser des économies. Revue de détails de ce 14-Juillet.
> Un défilé sur les Champs-Elysées plus court
La parade militaire sur les Champs-Elysées sera réduite cette année. Au lieu des 1h40 habituel de spectacle, le défilé des forces militaires françaises ne durera qu'1h25. 15 minutes en moins pour le public et pour Enrique Pena Nieto, le président mexicain, invité spécial de ce 14 juillet. "Ce n'est pas un défilé au rabais", ne cesse pourtant de marteler depuis quelques jours le ministère de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.
> Un 14 juillet sans chars Leclerc
Afin d'alléger ce défilé et de faire des économies sur cet événement qui coûte environ 3,5 millions d'euros à l'Etat, il y aura moins de militaires et d'engins qui paraderont sur les Champs-Elysées. C'est la partie motorisée qui sera le plus impactée avec 25% en moins de véhicules. Il y aura 77 véhicules de moins et 4 avions de moins par rapport à l'an dernier.
Même les chars Leclerc pourtant "si appréciés du public", concède Hervé Charpentier, le gouverneur militaire de Paris, ne descendront pas les Champs-Elysées.
> Moins de militaires sur les Champs-Elysées
La réduction se fera aussi parmi les troupes, même si pour la première fois des membres du GIGN, du Raid et de la BRI défileront. "Seulement" 3.500 hommes et femmes seront présents sur les Champs-Elysées, soit 290 de moins par rapport à 2014.
Cette diminution des effectifs s'explique par un surengagement des militaires. Depuis les attentats de janvier dernier, près de 10.000 hommes sont mobilisés sur le territoire dans le cadre du plan Vigipirate. Une mobilisation qui a conduit à des situations intenables parmi les soldats. A cela, s'ajoute également l'engagement de l'armée française dans des opérations extérieures au Mali ou en Centrafrique.
L'armée le reconnaît elle-même, elle ne pourra pas assurer sa mission et défiler.
> Les rencontres avec les militaires annulées
C'était devenu un rendez-vous traditionnel prisé par le public en marge du défilé du 14-juillet. depuis onze ans, l'opération "Les Franciliens accueillent leurs soldats" permet au public d'aller à la rencontre des militaires. En 2014, elle s'est déroulée sur huit sites et avait rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes. Cette année, cette rencontre n'aura pas lieu. D'abord réduite à deux sites, finalement l'opération a été entièrement annulée.
> De nombreux bals populaires annulés
Pour des raisons budgétaires, de nombreuses villes ont dû également revoir leur programme des festivités pour ce 14-Juillet. Et ce sont principalement les petites communes qui en font les frais avec souvent l'annulation du feu d'artifices comme par exemple à Châteaulin, dans le Finistère, Saint-Yrieix, en Haute-Vienne, Ruelle, en Charente. Même les municipalités plus importantes sont touchées comme celle d'Argenteuil dans le Val-d'Oise. En annulant cet événement, la ville va réaliser une économie de 70.000 euros, précise dans Le Parisien, Xavier Péricat, l'adjoint aux Finances.
Pour éviter une solution aussi radicale, d'autres communes ont fait le choix de mutualiser leurs programmes entre elles. C'est le cas de Levallois et de Courbevoie dans les Hauts-de-Seine ou Loos et Haubourdin dans le Nord.