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Les Restos du cœur s'attendent à recevoir 1 million de bénéficiaires, un record

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L'année dernière, les Restos du cœur ont accueilli 875.000 personnes et distribué 136,5 millions de repas. Mais la crise sanitaire et ses conséquences ont amené des nouveaux bénéficiaires.

Les Restos du cœur lancent ce mardi leur 36e campagne d'hiver en pleine crise sanitaire et économique. Dans ce contexte inédit, ils s'attendent à recevoir un million de bénéficiaires, un chiffre sans précédent, alors que le nombre d'inscrits ne cesse d'augmenter.

"En octobre, nous avons assisté à une augmentation de 10% au niveau national", explique sur BFMTV Patrice Blanc, président des Restos du cœur . "Nous avons des pointes très importantes dans certains départements. Par exemple, nous étions à une augmentation de 45% par rapport à l'année précédente en Seine-Saint-Denis, 30% à Paris. Mais c'est le cas dans toutes les grandes métropoles."

L'année dernière, les Restos du cœur ont accueilli 875.000 personnes et distribué 136,5 millions de repas. Mais la crise sanitaire et ses conséquences ont amené des nouveaux bénéficiaires.

L'association alerte notamment sur la situation des jeunes, de plus en plus nombreux à frapper à leurs portes. "Nous remarquons que nous avons beaucoup de jeunes parmi nos nouveaux inscrits: des étudiants, des demandeurs d'emplois, des jeunes en CDD qui n'ont pas été reconduits... ", détaille Patrice Blanc.

Les dons "au rendez-vous"

En raison de la crise sanitaire, les centres des Restos du cœur ont aussi dû changer leur organisation. La distribution accompagnée, où les bénéficiaires entrent dans le centre et sont accompagnés par des bénévoles, est abandonnée. Elle a laissé place à un système de drive, où les bénévoles amènent les denrées alimentaires à l'entrée du centre, devant lequel les bénéficiaires attendent en file.

"La plupart de nos locaux ne sont pas adaptés pour respecter les consignes de distanciation", explique le président. L'arrivée de l'hiver et la dégradation des conditions climatiques interrogent sur la pérennité de ce système. Exit également le "coin café" qui offrait un moment de convivialité.

"Heureusement, la solidarité est là et les donateurs sont au rendez-vous", salut Patrice Blanc. "On voit aussi arriver de nouveaux bénévoles, plus jeunes, ce qui permet de compenser l'absence des bénévoles âgés ou de santé fragile qui ont dû se mettre en retrait."

Avant la crise du Covid, fin 2019, quelque 9,3 millions de personnes vivaient sous le seuil de pauvreté en France, selon l'Insee, et près de 5 millions avaient recours à l'aide alimentaire. Pour certaines associations, la crise va plonger un million de personnes supplémentaires dans la pauvreté.

Cyrielle Cabot avec AFP