La précarité qui s'accroit met le gouvernement sous pression

Les Restos du coeur font face à une hausse massive des demandes d'aide alimentaire. - -
Plusieurs organismes tirent le signal d’alarme. La progression de la pauvreté, de la précarité est rapide. Et elle nécessite une réaction immédiate. Parmi ces signaux figure le recours grandissant à l’aide alimentaire.
Ce vendredi matin, l’un des responsables des Restos du cœur, Louis Cantuel, expliquait à France Info, que dans les grandes métropoles, notamment à Paris et à Toulouse, le nombre de personnes qui viennent chercher de quoi se nourrir avait augmenté de "plus de 30%". "On est sur une situation qui va durer. Ce n'est pas simplement une urgence de quelques semaines" estime ce dernier.
Difficultés en vue pour payer les loyers
Pour Louis Cantuel, cette crise "fragilise sur le plan social et économique des personnes qui pouvaient déjà être en difficulté, c'est-à-dire des personnes qui pouvaient se maintenir à flot ou s'en sortir avec des petits boulots qui avaient des contrats précaires, des saisonniers qui ont pu se retrouver sans activité." Une situation critique dans laquelle se retrouvent également de nombreux étudiants.
Outre leur difficulté à s'offrir de vrais repas, ces derniers vont aussi avoir du mal à payer leur loyer. Car les étudiants qui ne vivent pas chez leurs parents, sont très peu nombreux à profiter de logements sociaux ou en résidence universitaire. Et leurs APL sont loin de couvrir leur loyers. IIs ne sont pas les seuls dans cette situation parmi les personnes dont les revenus ont baissé du fait de la crise.
Les agences départementales d’information sur le logement (Adil) sur le logement ont observé une hausse de 15% du nombre d’appels à l’aide de locataires du parc privé qui ne voient pas trop comment ils vont pouvoir payer leur loyer. La situation est particulièrement alarmante dans le grand Paris et à Marseille.
La distribution de "coupons de consommation" ?
Face à cette situation alarmante, l’institut Montaigne appelle le gouvernement à intégrer de nouvelles aides dans l'arsenal des mesures jugées nécessaires pour relancer l'économie. Ce think thank libéral, très soucieux du bon usage des dépenses publiques, recommande de cibler les familles qui ne sont pas en mesure d'épargner et vont donc consommer davantage si elles sont aidées.
Il invite le gouvernement à ne pas seulement soutenir les "salariés au SMIC" mais également les "milliers d’entrepreneurs individuels ou de petites entreprises des secteurs d’activité touchés par la crise sanitaire". Et de citer également les familles mono-parentales qui ont des faibles revenus et sont surendettées.
Tout en soulignant le bien fondé de la hausse exceptionnelle de l'Allocation de rentrée sociale (+100 euros par enfant), l’institut Montaigne estime préférable de distribuer des "coupons de consommation". Une façon contournée de défendre une limitation de ces aides à l'achat de produits essentiels.
